C’est désormais officiel : la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui administre Kidal depuis plusieurs années, a annoncé l’imposition de nouvelles règles dans la ville. De l’interdiction de la vente et de la consommation d’alcool à l’imposition d’un titre de séjour spécial pour les étrangers, la CMA a décidé d’encadrer presque tous les domaines.
« Pour la mise en œuvre de la politique générale de la CMA qu’adjure sa structuration, la nécessité s’impose de la mise en place d’un arsenal réglementaire régissant la vie courante de la société, adaptée à ses cultes, ses us et coutumes. » C’est ainsi que la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) résume les nouvelles règles imposées depuis le 30 janvier dans la région de Kidal.
Sur deux pages, les ex-rebelles qui administrent la ville annoncent les nouvelles règles qui s’appliqueront désormais à tout le monde, en touchant souvent des domaines qui sont généralement dévolus à l’Etat. C’est le cas par exemple de la présence dans la région des étrangers, dont près de 800 travaillent dans l’orpaillage. « Au plan du séjour pour les étrangers, chacun doit avoir une pièce d’identité de son pays d’origine, un tuteur local, un permis de séjour de la CMA en cours de validité », peut-on lire dans ce document.
Les conducteurs de motos ciblés
Depuis la crise de 2012, Kidal, qui comptait trois petits restaurants où les gens pouvaient consommer de l’alcool, n’en possède plus un seul. À partir du 30 janvier, « la vente et la consommation de l’alcool » sont officiellement interdites, ainsi que « l’incitation, exposition ou publicité des boissons alcoolisées », précise le texte.
À Kidal, les cérémonies de mariage avaient lieu la nuit et le maire était appelé à venir célébrer l’union. Avec les nouvelles règles, ce n’est plus possible : « La manifestation, le meeting ou le sit-in doivent faire l’objet d’une demande écrite précisant la nature et le calendrier de l’évènement, à adresser au Bureau régional, et les évènements culturels nocturnes sont désormais non autorisés. »
… suite de l’article sur Jeune Afrique