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Budget de la présidence : 2,5 milliards pour l’entretien de l’avion présidentiel

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Au moment où le Mali traverse la pire crise  de son existence, l’entretien de l’avion présidentiel, le (Boeing 737 Mali-BBJ) vient d’être inscrit pour la première fois au budget de la présidence. Coût : 2,5 milliards de francs CFA.

La loi de finance pour l’exercice 2019  adoptée  par l’assemblée nationale  le jeudi 20 décembre 2018 consacre une augmentions du budget de  la présidence de la République.  Ainsi, le Budget de la Présidence de la République s’élève à plus de 14 milliards de francs CFA au titre de l’année 2019, avec trois programmes. : Le premier est relatif à la formulation et à la  coordination de l’action présidentielle avec une prévision de 6,706 milliards FCFA. Le deuxième concerne l’administration générale avec une enveloppe de 6,735 milliards. Et le troisième est consacré à la sécurité et à la défense avec une inscription de 655 millions FCFA

Aussi, on observe  une augmentation de 61% essentiellement pour la catégorie «acquisition de services». Pourquoi cette augmentation ? De quels services s’agit-il ? De quels biens s’agit-il ?

Par ailleurs, on retient l’inscription de l’entretien de l’avion présidentiel  au budget  de la présidence au coût faramineux de 2 ,5 milliards CFA. Cette inscription  intervient dans un contexte d’ébullition sociale généralisée. Après les magistrats fin 2018, cheminots, enseignants et syndicats de travailleurs multiplient les grèves pour réclamer notamment le paiement d’arriérés de salaires.  Même l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm), la principale centrale syndicale du pays, a paralysé le pays  lors  d’une grève générale en janvier 2019.

Aussi, la  coordination des comités syndicaux de la DAF, des DRH, des CPS et les DFM de la Primature et des départements ministériels a engagé une nouvelle grève de deux semaines depuis le lundi  11 février 2019.  Les enseignants sont eux aussi en grève de 312 heures soit 13 jours depuis hier.

Vous avez dit réduction du train de vie de l’Etat ?

Par ailleurs, comment donner du crédit à la volonté exprimée par le premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga de réduire le train de vie de l’Etat de 14 milliards par an ? Il l’a annoncé dans un communiqué datant du 21 janvier 2019.  Le premier ministre, a en effet, énuméré une série d’actions envisagées par le gouvernement dans ce sens.  Au nombre de ces actions, on note : la réduction des dépenses en carburant, les produits alimentaires, les achats de véhicules et de billets d’avion pour les missions hors du Mali. Ces mesures visentà  faire  face aux dépenses publiques et  de permettre au gouvernement d’assumer  pleinement les charges prioritaires. L’Etat a entrepris de faire des économies.

Pour les dépenses en carburant et en produits alimentaires, il ressort du communiqué qu’il sera procédé à une rétention globale de 14,194 milliards sur tous les crédits affectés à ce volet. Par conséquent, les départements ministériels, les Institutions, les Autorités administratives indépendantes, les gouverneurs de région et du District  sont invités à réduire leurs dépenses en carburant et produits alimentaires dans la limite des crédits ouverts.

Pour ce qui est du renouvellement du parc auto de l’Etat, tout achat de véhicule  pour les années 2019 et 2020 sera désormais soumis à l’autorisation préalable du ministre de l’Economie et des Finances. Si ces mesures vont dans le bon sens, il est légitime de  s’interroger  si la  Présidence de la République  sera soumise à la même  exigence de transparence et de rigueur  dans la gestion des deniers publics. En effet, depuis son ascension à la magistrature suprême, Ibrahim Boubacar Keïta,  s’est plutôt signalé par sa propension à des dépenses dignes d’un monarque. Peu soucieux des ressources de l’Etat, il a multiplié des dépenses de prestige et de confort personnel. Par ailleurs, IBK a distribué à tour de bras des biens de l’Etat, notamment de nombreux véhicules neufs du parc auto de la présidence de la République. Mais, quel est  le vrai problème du Mali depuis 5 ans ? Il est à situer à Koulouba, où le président Ibrahim Boubacar Keïta mène un train de vie princier.

Rappel : L’avion présidentiel a été acquis à la suite d’un montage financier opaque mêlant sociétés-écrans et hommes d’affaires douteux, hors de toute inscription budgétaire,  20 milliards de francs CFA ont été sortis des caisses de l’Etat pour acquérir un Boeing 737.

A l’époque, le temps d’en avoir le cœur net (à la faveur d’un audit), le FMI avait   suspendu  son aide. L’UE avait  suivi en gelant un crédit de 100 millions d’euros.

Au-delà des conditions de l’acquissions de l’avion l’autre interrogation est le coût des voyages incessants du Président de la République.  Le président voyage beaucoup. En effet, depuis son entrée en fonction en 2013, IBK a effectué pas moins de 400 voyages à travers le monde. On  remarque  également que le tiers des visites est soit privé ou pour l’investiture d’autres chefs d’Etat. Ces voyages sont couteux ; des trajets qui auront coûté la bagatelle de 30 milliards de francs CFA – aux contribuables maliens, selon certaines estimation. Le président voyage en moyenne 2 fois toutes les 3 semaines. Cette fréquence conduit aussi à un rythme de maintenance élevé.

Mémé Sanogo

Source: L’Aube

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