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IBK contre la violence faite aux femmes : «Le Droit doit être dit et sévir»

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Le Président IBK juge scandaleuse et honteuse la recrudescence des violences faites aux femmes, surtout celles maliennes. «Il n’y a pas de plus grande lâcheté du monde de mon point de vue que cette violence là… Le Mali est un pays de droit et le droit malien en ce cas-là ou d’autres doit être dit et sévir », a-t-il soutenu.

C’est sous le thème: «Autonomisation de la femme et de la famille à travers l’engagement de tous contre les violences basées sur le Genre» que le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta, accompagné de son Épouse Mme Kéïta Aminata Maïga, a présidé, le vendredi 8 mars 2019, la cérémonie de célébration de la journée internationale des droits des femmes, au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah de Bamako.

La cérémonie a réuni autour du Chef de l’Etat, le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga, les Présidents des Institutions de la République, les membres du Gouvernement, le Représentant Spécial du Secrétaire Général de la MINUSMA et ses proches collaborateurs, les Chefs des Missions diplomatiques en poste au Mali, les Partenaires Techniques et Financiers, les autorités administratives et politiques du District de Bamako et de la Commune V, les anciennes Ministres en charge de la femme , de l’enfant et de la famille, les associations et groupements de femmes du Mali, les femmes militaires et paramilitaires et de nombreuses femmes invitées.

Depuis son arrivée sur les collines de Koulouba, le Président IBK a inscrit comme priorité dans son agenda la promotion de la femme malienne. Cela, afin qu’elle participe et relève les défis de la reconstruction nationale, du développement durable, de la relance économique et de la stabilité. Ce qui sera traduit par la présence des femmes à plusieurs postes de responsabilités dans les institutions de la République, au sein du Gouvernement (11 femmes), 3000 femmes maires et conseillères municipales, des femmes au niveau des Représentations diplomatiques, des femmes Préfets et Sous-préfets, entres autres. Mais aussi par la décoration cette année de nombreuses femmes pour services rendus à la nation, avec des médailles de reconnaissance.

Selon le Représentant Spécial des Nations Unies dans note pays, qui a livré le message du Secrétaire Général, Antonio Guterres: «L’égalité des sexes est non seulement une question de respect des Droits fondamentaux, mais un progrès pour nous tous, femmes et hommes, filles et garçons». Car, selon lui, les inégalités et la discrimination dont sont victimes les femmes nous sont néfastes à tous. Le choix de ce thème par le Mali traduit sa volonté des plus hautes autorités nationales de combattre ces violences et de permettre aux femmes d’être autonomes tout en étant respectueuses de nos, traditions et Culture. Ce qui leur permettra de relever les défis comme la pauvreté, l’inégalité et la violence.

L’autonomisation des femmes est une condition préalable et un outil indéniable pour leur permettre de jouir pleinement de tous leurs droits humains. Il est prouvé depuis longtemps qu’investir dans les femmes est le moyen le plus efficace de dynamiser les communautés, les entreprises et même les pays. La participation des femmes rend les accords de paix plus solides, les sociétés plus résilientes, la croissance économique plus vigoureuse. Le programme national de prévention et de réponse aux violences faites aux femmes et aux filles au Mali de l’initiative spot light est promoteur pour prévenir et lutter contre les violences faites aux femmes. Il vise à contribuer à l’élimination de la violence sexuelle basée sur le genre, des pratiques néfastes et des obstacles à l’accès aux droits à la santé sexuelle et reproductive.

Aucune excuse, ni tolérance ne peuvent être acceptables devant les violences faites aux femmes. Là où perdurent toutes formes de violences faites aux femmes, «il nous faut redoubler d’efforts pour protéger et promouvoir les droits, la dignité et le leadership des femmes. Nous ne devons pas céder un pouce du terrain conquis depuis des décennies et nous devons appeler à un changement rapide, radical et en profondeur pour insuffler une société juste et respectueuse de la dignité de tous et particulièrement de celle des femmes».

Cette année, le thème international de la Journée mondiale des femmes est : «Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement c’est aborder la question des infrastructures, des systèmes et des cadres qui ont été en grande partie établis dans l’esprit d’une culture définie par les hommes ».

«Nous devons trouver des manières innovantes de réinventer et de reconstruire notre monde pour qu’il profite à toutes et à tous. Du fait que tous les domaines de la vie sont liés à l’égalité des sexes, il faut entreprendre des efforts pour enrayer la discrimination basée sur le genre partout où elle est présente et, ce, tous ensemble», a-t-il souhaité.

Dans son mot de remerciement au Président de la République, pour son soutien et son appui constants aux femmes rurales à travers l’offre d’équipements agricoles qui leur ont conforté et réconforté dans leurs travaux champêtres, Mme Niakaté Goundo Kamissoko a renouvelé, en son nom et au nom des femmes rurales du Mali, au Président IBK leur soutien et leur accompagnement indéfectible dans la poursuite de sa difficile mission à la magistrature suprême.

Face à la presse, à la fin de la cérémonie, le Président de la République, visiblement remonté contre les cas de violences faites aux femmes principalement, a rappelé que cette journée d’hommage est à l’honneur de l’Humanité que les Nations Unies aient songé à distinguer un jour particulier dans l’année pour le dédier au respect et à la considération de la femme est un dû.

Et Ibrahim Boubacar Kéïta de s’insurger : «L’on s’étonne d’ailleurs que cela ne soit pas arrivé plutôt, et, donc, ce qui est fait aujourd’hui pour le rétablissement de l’équité entre homme et femme, qui est fait pour la reconnaissance de la considération qui est due aux femmes n’est que de justice. Moi, je dis toujours que quand on parle de promotion de la femme, souvent on le fait en terme condescendant. C’est un tort, la femme n’a pas besoin de cela, elle n’a pas besoin que nous nous la reconnaissons capable, compétente. Elle l’est déjà et de manière consubstantielle. Et je crois que ce qui se passe, que j’ai découvert ce matin, la recrudescence des violences faites aux femmes est un scandale, simplement un scandale, et une honte. Il n’y a pas de plus grande lâcheté du monde de mon point de vue que cette violence là ; que celle qui consiste à s’en prendre à sa conjointe. Et on m’a dit aussi qu’il y a quelques cas de conjoints qui se font battre, quelque soit le cas, quelque soit la conjointe ou le conjoint, ce n’est pas lucide… Et je tiens vraiment pour un crime inexpiable».

Le Chef de l’Etat estime que l’une des marques de progrès fait par les sociétés humaines, c’est l’harmonie relationnelle au sein du couple. «Le Mali est un pays de droit et le droit malien en ce cas-là ou d’autres doit être dit et doit sévir. Il n’est pas normal, il n’est pas admissible qu’une femme soit victime. Il n’est pas normal, il n’est pas admissible qu’un crime soit commis simplement parce que tel se sent en puissance physique de commettre tel acte et, cette lâcheté-là, elle est impardonnable, intolérable, inadmissible, aucune société digne de ce nom ne doit admettre cela. Ça, c’est mon point de vue », a-t-il martelé.

Le Président IBK a explicité que quand on parle de violences faites aux femmes, ce n’est pas que les violences visibles, mais des violences psychologiques sont peut-être quelque fois les pires d’ailleurs. D’autant plus que quand on passe la journée, quand on passe tout son temps à rabaisser l’autre, à lui faire comprendre qu’elle n’a aucune qualité, que l’autre, elle n’a aucune compétence, ne vaut absolument rien du tout, cela aussi est un crime, un crime encore plus grave que celui qui est visible, qui est sensible.

«Ce crime est insidieux, il pénètre l’être, il fait que l’être se dévalorise en soi. Ce n’est pas possible dans ce temps. Des choses auxquelles l’Humanité doit trouver solution et faire en sorte que ce soit réduit de plus en plus. Et, là, leur recrudescence m’inquiète, j’ai vu que c’est plus au-delà de cent pour cent au Mali, ce n’est pas normal, ce n’est pas à notre honneur du tout et il faut dire que notre société en convienne cela ne nous fait pas avancer», a dénoncé le Chef de l’Etat.

Il faut rappeler que des prestations musicales accompagnées de sketchs de sensibilisation sur le thème ont meublé la journée.

Cyril ADOHOUN

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