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Les dossiers culturels et sécuritaires dans les bagages d’Emmanuel Macron en Éthiopie

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Emmanuel Macron entame mardi une visite de deux jours en Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. La restauration de monuments et la cybersécurité feront partie des principaux dossiers abordés.

L’heure est au changement politique et à la modernisation en Éthiopie, et la France veut être au rendez-vous. Le président Emmanuel Macron entame, mardi 12 mars, une visite de deux jours à Addis Abeba pour rencontrer le nouvel exécutif en place, à commencer par la présidente Sahle-Work Zewde, élue en octobre dernier, et le chef du gouvernement, le Premier ministre Abiy Ahmed, qui a multiplié les réformes depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2018.

Parmi les ambitions françaises en Éthiopie, il y a plusieurs chantiers mêlant la culture et l’économie. La première étape de la visite sera le site de Lalibela, célèbre pour ses églises enterrées du XIIIe siècle taillées dans la roche. Emmanuel Macron sera le premier président français à se rendre dans ce haut lieu de la chrétienté, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1978. Il sera accompagné du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, à qui il avait promis, en octobre dernier à Paris, que la France proposerait des solutions pour aider à conserver les monuments, menacés par l’érosion, alors que le tourisme se développe fortement. Spécialistes reconnus du site, les chercheurs et archéologues français sont présents en Éthiopie depuis cinquante ans.

Située à 680 km au nord d’Addis Abeba, Lalibela est une destination populaire auprès des touristes étrangers et des orthodoxes éthiopiens, la religion orthodoxe étant la plus pratiquée dans le pays. Les églises taillées dans la roche et richement décorées mesurent jusqu’à 15 mètres de haut, mais leur composition rocheuse les rend vulnérables à l’érosion due aux précipitations torrentielles durant la saison des pluies.

Rénovation du palais présidentiel

L’étape suivante d’Emmanuel Macron sera la capitale Addis Abeba. La France cherche à renforcer sa présence économique, à l’heure où les acteurs chinois ont déjà fortement investi ce pays, le deuxième plus peuplé d’Afrique avec plus de 100 millions d’habitants.

Accompagné d’une délégation de chefs d’entreprises, Emmanuel Macron rencontrera une francophile, la présidente Sahle-Work Zewde, qui est très attachée à la France pour avoir étudié au lycée français puis à Montpellier, et avoir été ambassadrice à Paris de 2002 à 2006. Ils dîneront ensemble au palais présidentiel, dit palais du Jubilé, dont la rénovation pourrait être confiée à la France, d’après les informations de RFI.

Surveillance géolocalisée

L’Éthiopie se classe comme le premier pays d’excédent commercial de la France en Afrique subsaharienne, à 791 millions d’euros en 2017 contre 386 millions un an plus tôt, en grande partie grâce à des ventes d’Airbus A350 à Ethiopian Airlines, une compagnie qui rayonne sur tout le continent africain. Il sera question de sécurité aérienne, quelques jours après le crash, dimanche, du Boeing 737 MAX flambant neuf acheté par Ethiopian Airlines. Des entreprises spécialisées dans l’infrastructure de transports urbains seront aussi du voyage.

L’autre grand marché qui intéresse la France est celui de la défense – la ministre française Florence Parly accompagne ainsi Emmanuel Macron dans cette visite officielle. Les compétences des entreprises françaises en matière de sécurité informatique et de géolocalisation, comme peut en proposer l’entreprise IGN FI, filiale internationale des cartes IGN, seront également valorisées. Ce marché est en pleine expansion, dans la mesure où le Premier ministre Abiy Ahmed déverrouille l’accès à Internet, longtemps muselé sur son territoire. Plusieurs opérateurs chinois ont d’ores et déjà pris position sur ce marché juteux, comme l’explique l’émission “Tous les Internets” sur Arte. Or, le nouveau gouvernement Abiy Ahmed a certes libéré l’accès à Internet, mais n’hésite pas à procéder à des coupures lorsque la sécurité nationale semble en jeu. Les réflexes sécuritaires n’ont pas disparu à la tête de l’État éthiopien, connu pour son penchant historique à surveiller de près ses citoyens.

Avec AFP


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