Le milieu scolaire malien risque une année blanche. Depuis des mois, le gouvernement et les syndicats du secteur de l’éducation sont en désaccord autour des points de revendications. Les doléances des enseignants peinent à être prises en compte par le gouvernement. Un refus ou un manque de moyen ?
L’éducation malienne est en péril. De grève en grève depuis l’ouverture des classes cette année. Les pauvres élèves feront les frais de l’insouciance des autorités scolaires. Une énième année blanche profile est à horizon. Les responsables de l’éducation scolaire sont en train de s’inscrire dans cette dynamique. On comprend que l’éducation nationale est leur dernier souci. L’on se rappelle encore de la fameuse affirmation du président Ibrahim Boubacar Keïta en ces termes: « Si vous n’étudiez pas, nos enfants iront étudier ailleurs (à l’étranger) pour venir vous gouverner, comme nous gouvernons vos parents ».
Cette prophétie s’est déjà réalisée. Disons que ce pari a été gagné par eux. La présence du fils du président à l’Assemblée nationale en est une parfaite illustration. Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’après avoir garanti l’avenir de leurs enfants, l’heure est aux petits fils. D’où le silence des responsables face à la grève des enseignants.
Depuis la rentrée des classes, des grèves intempestives se poursuivent dans le secteur éducatif au Mali. Et les élèves et enseignants abandonnent les classes pour diverses raisons. Les enseignants ont déjà observé 32 jours de grève, de décembre à mars. Il faut signaler qu’une autre grève de 15 jours, déclenchée depuis ce lundi, est en cours. Ce qui augmentera le nombre des jours à 47, soit plus d’un mois et demi, sans compter les sorties des élèves aussi.
Oumar SANOGO
Le Démocrate