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Affaire Ras dial et Assétou Coulibaly contre Chouala Bayaya Haidara : « Les deux poursuivis ont été présentés au procureur entre 2 et 4 heures du matin sans leurs avocats »

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Me Soumaré et Me Kanouté, les avocats de Gaoussou Diallo dit Ras Diall, journaliste à la Radio Nièta et à TabitalPulaku et de Assétou Coulibaly, étaient face à la presse le mercredi 13 mars 2019 à la maison de presse, pour échanger sur certaines réalités de l’affaire. C’était en présence de l’ancien ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily, les responsables des radios Nièta et Tabitalpulaku ainsi que les membres de l’association la sentinelle du peuple.

Selon Me Soumaré et Me Kanouté, depuis le 28 février 2019, leurs clients sont sous mandat de dépôt pour une affaire qu’ils qualifient de « tempête dans un verre d’eau ».  Parlant du cas du journaliste Ras Dial, au dire de Me Soumaré, avant qu’il ne soit  placé sous mandat de dépôt, il a passé cinq jours de garde à vue à la Brigade d’investigation Judiciaire. Selon lui, le confrère a été interpellé à son domicile un dimanche, aux environs de 10 heures et présenté au procureur de la République le jeudi suivant entre 2 heures et 4 heures du matin. Selon lui, c’est à partir de ces moments-là qu’il a été déplacé de l’unité d’enquête pour  une autre unité d’enquête, qui certainement relève de la commune III et qui n’a rien n’à avoir avec les faits qui lui sont reprochés du fait que ce bureau s’appelle le « Bureau du Pôle Economique et Financier. » Concernant les faits qui sont reprochés à Gaoussou Diallo, l’avocat dira qu’il lui est reproché une « atteinte à l’impunité, dénonciation calomnieuse, chantage et provocation à des délits et des crimes ». Pour la dame Assétou Coulibaly, Me. Soumaré a fait savoir qu’elle a été poursuivie et placée sous mandat de dépôt pour « chantage, dénonciation calomnieuse, complicité d’atteinte à l’intimité ». Parlant de l’arrestation de Ras Dial, l’avocat a souligné qu’un journaliste placé sous mandat dépôt est révolu depuis l’an deux mille. « Ce temps est révolu », a-t-il insisté. « Il est écrit sur le procès-verbal d’enquête que Gaoussou Diallo est journaliste à la radio Nièta, théoriquement quel est le mode de saisine d’une procédure contre un journaliste ? », s’est interrogé l’avocat avant d’expliquer qu’il s’agit d’une citation directe à comparaitre devant le tribunal correctionnel. « C’est une procédure spéciale, puisque le journaliste est une personne spéciale pour le poursuivre en justice, il s’agit également d’une procédure spéciale. Ce n’est pas comme le droit commun. On n’a pris une brochette d’infractions uniquement pour pouvoir les accablés, les poursuivre et les mettre sous mandat dépôt le 28 février, programmé l’audience sur le fond pour le 14 mai, soit deux mois et quinze jours plus tard», a-t-il souligné. Avant d’ajouter qu’ils se sont dits que c’est le droit de celui qui a poursuivi de poursuivre mais que c’est le droit aussi pour ceux-là qui sont poursuivis de demander à la justice de leur pays les dispositions bienveillantes de la loi. A l’en croire, le maintien en détention de Rass Dial ne se justifie nullement du fait que la procédure appropriée n’a pas été utilisée. De son avis, leurs clients n’ont pas eu la chance d’être assisté. De même, il dira qu’ils n’ont pas compris le fait que les intéressés sont tous résidents de la commune IV et que les faits ont été  poursuivis dans cette commune IV se retrouvent  brusquement au tribunal de la commune III. « Ce n’est pas normal », a-t-il précisé. Pour Me Kanouté, ils n’ont pas été traités en citoyen ordinaire ou en tout cas que celui qui a porté plainte contre eux bénéficie peut- être de plus d’égard par rapport à eux. Plus loin, il dira que les mandats de dépôt avaient déjà été décernés contre eux, ce qui est une violation très grave de leur droit. « On leur a même pas donné le temps d’appeler leurs avocats. Dans ma petite carrière aussi, je n’ai pas vu des gens mis en cause à la police et transférés au niveau du procureur à 4 heures du matin », a déclaré Me Kanouté. Venu pour prendre part à cette rencontre d’échanges, l’ancien garde des sceaux  Me. Mohamed Ali Bathily, a indiqué que les enquêteurs ont violé la loi du fait qu’ils n’ont pas travaillé dans l’heure égale qui est de 6 heures à 10 heures du soir.

Ousmane Baba Dramé

Le Républicain

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