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Intox et désintox: les mensonges horrifiques de la CMA

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Manipulation perverse et narcissique sur fond de restitution parcellaire, de résultats tronqués, la CMA confère au débat sécuritaire un air de running gag. Avec une dextérité inouïe, Algabass alterne les contradictions abyssales et les mensonges horrifiques, parce que programmé pour privilégier les intérêts sur les valeurs.

Face à l’INTOX de destruction massive, nous vous proposons la DESINTOX de construction massive.

Lisez les croustillantes PEPITES de la semaine.

Avec les nerfs à fleur de peau depuis le scandale de l’instauration d’une nouvelle règlementation spécifique à Kidal, le Président de la Coordination des Mouvements armés (CMA), Algabass Ag INTALLAH, monte une nouvelle fois au front suite aux propos du Directeur de l’Information et des relations publiques des armées (DIRPA), le colonel Diaran KONE, selon lesquels son Mouvement ne se sent pas concerné par cette déclaration pour trois raisons qu’il confie à notre confrère ‘’22 Septembre’’.

La duplicité

INTOX

« La première est relative à l’absence des éléments de la CMA dans le groupe qui a réintégré, puis cantonné dans les différents centres de formation ».

DESINTOX

Eh oui ! Pour la détermination à faire avancer le processus de paix et de réconciliation, c’est le meilleur gage que pouvait donner la CMA. Parce qu’on ne pouvait pas attendre mieux d’elle. Après avoir chaudement soutenu l’Accord, elle tourne casaque confortant sa propension à souffler le chaud et le froid. D’une part, la CMA jure la main sur le cœur, tenir à l’application de l’Accord à la virgule près quand son instinct grégaire est exalté et sa boulimie apaisée ; d’autre part, elle se présente comme le fossoyeur du même Accord.

L’indécence

INTOX

« La deuxième porte sur l’absence totale d’accord entre le gouvernement et la CMA sur la problématique des grades, des avancements des réintégrés, et leur réaffectation éventuelle ».

DESINTOX

Bien sûr, enfant gâté de la République rime avec privilèges exceptionnels. Ils sont soustraits à la rigueur de l’application de la Loi pour différentes infractions au règlement militaire. Ils revendiquent grades, avancements, peut-être gite et couvert.

La preuve, pour ce qui est de l’infraction de désertion, l’article 106 du Code de justice militaire du Mali stipule : ‘’est considéré comme déserteur à l’intérieur en temps de paix :

1 ‐Six (6) jours après celui de l’absence constatée, tout militaire qui s’absente sans autorisation de son corps ou détachement, de sa base ou formation, d’un hôpital militaire ou civil, où il était en traitement ou qui s’évade d’un établissement pénitentiaire où il était détenu.

2 ‐Tout militaire voyageant isolément, dont la mission, le congé ou la permission est expirée et qui dans les quinze (15) jours suivant celui fixé pour son arrivée ou son retour, ne s’est pas présenté à son corps ou détachement, à sa base ou formation.

3 ‐Tout militaire qui, sur le territoire national, se trouve absent sans permission au moment du départ pour une destination hors de ce territoire, de l’aéronef ou du navire militaire auquel il appartient ou à bord duquel il est embarqué, encore qu’il se soit présenté à l’autorité avant l’expiration des délais ci‐dessus fixés.

Toutefois, dans les cas prévus aux alinéas 1 et 2 le militaire qui n’a pas trois mois de service ne peut être considéré comme déserteur qu’après un (1) mois d’absence.

En temps de guerre, tous les délais impartis par le présent article sont réduits des deux tiers’’.

Les peines pour cette infraction sont prévues par l’article 107 qui stipule : ‘’tout militaire coupable de désertion à l’intérieur en temps de paix est puni de trois (3) mois à deux (2) ans d’emprisonnement. Si le coupable est officier, la dégradation peut, en outre, être prononcée.

Si la désertion a lieu en temps de guerre ou dès la proclamation de l’état de siège, la peine peut être portée à cinq (5) ans d’emprisonnement’’.

Dans le cas des déserteurs de la CMA, c’est le dernier alinéa qui s’applique. Ainsi, au lieu de 5 ans d’emprisonnement, ils écopent en tout et pour tout de quelques petites semaines de remise à niveau, sans trop forcer sur le régime bien sûr. Traitement de faveur oblige.

Mais, dans cette affaire il ne s’agit pas que de désertion à l’intérieur. Il y a eu également des cas de désertion en bande armée dont traite l’article 116 : ‘’est puni de cinq (5) à quinze (15) ans d’emprisonnement, tout militaire qui déserte en bande armée.

Si le coupable est Officier, il est puni de dix (10) à quinze (15) ans d’emprisonnement.

Si la désertion a été commise avec complot, les coupables sont punis de l’emprisonnement de dix (10) à vingt (20) ans.

Les coupables sont punis de l’emprisonnement à vie s’ils ont emporté une arme ou des munitions’’.

Dans ce cas précis, c’est une peine de 20 ans d’emprisonnement commuée en promenade de santé dans des centres d’instruction.

Quoi de plus normal que de revendiquer grandes, avancements et probablement médailles pour haut fait d’armes.

La surenchère

INTOX

« La troisième raison concerne les discussions sur « la reconstitution d’une armée réunifiée » que le gouvernement tarde à ouvrir ».

DESINTOX

Quelle affliction ! Tout a été dit sur l’Armée reconstituée. L’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger stipule en ce qui est du redéploiement des Forces armées et de sécurité :

Article 21 : ‘’les forces armées et de sécurité reconstituées se redéployeront, de manière progressive à compter de la signature de l’Accord, sur l’ensemble des régions du nord.

Ce redéploiement s’effectue sous la conduite du Mécanisme Opérationnel de coordination (MOC), avec l’appui de la MINUSMA’’.

Article 22 : ‘’les forces redéployées devront inclure un nombre significatif de personnes originaires des régions du nord, y compris dans le commandement, de façon à conforter le retour de la confiance et faciliter la sécurisation progressive de ces régions’’.

La réorganisation des Forces armées et de sécurité est prise en compte par les articles 23, 24, 25, 26, 27, 28 de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

Il y a une ‘’Stratégie nationale malienne de la RSS’’, qui a été adoptée le 6 juillet 2018 dont elle a participé à l’élaboration.

Mieux, discussions, il y en a eu. Selon la MINUSMA, lors de la réunion du Comité de Suivi de l’Accord du 23 mars 2018, les trois parties signataires maliennes ont présenté un chronogramme pour accélérer la mise en œuvre de ces prescriptions en matière de défense et de sécurité, relatives notamment au MOC, au DDR et à l’intégration.

Les parties ont convenu que la CMA et la Plateforme qui ont déjà chacune 200 combattants dans le MOC de Gao, qui auront 200 dans le MOC de Kidal et 200 dans le MOC de Tombouctou, soit 400 combattants venant de ces deux mouvements, plus 200 venants du gouvernement et les gens venant des mouvements dissidents. Cela nous fait un total de 1 600’’. D’où l’accord qui a été trouvé d’intégrer en priorité les combattants qui sont présents au niveau de ces unités du MOC pour que nous puissions tous avancer dans le processus global. La première phase DDR-Intégration accéléré qui s’est déroulée du 5 au 30 novembre 2018 a permis d’enrôler un total de 1 423 combattants. La suite du processus va concerner l’enrôlement de 417 éléments supplémentaires.

Ces éléments représentent l’embryon des Forces armées et de sécurité reconstituées. La CMA le sait bien, puisqu’autant elle a signé l’Accord pour la paix et la réconciliation, autant elle était partie prenante de l’Accord sur le DDR/intégration accéléré. De quelle discussion veut-elle parler aujourd’hui si ce n’est livrer à son sport favori : la surenchère.


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