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Attaque contre l’armée au centre du Mali: 23 militaires tués (bilan officiel)

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Bamako, – L’armée malienne a perdu 23 hommes dans l’attaque dimanche contre son camp de Dioura, dans le centre du pays, selon un communiqué militaire publié lundi lors d’une visite du ministre de la Défense et de responsables de l’état-major.

Des sources militaires et un élu local interrogés par l’AFP avaient jusqu’ici évoqué un bilan de 21 militaires maliens tués dans cette attaque attribuée à “des groupes terroristes sous le commandement de Ba Ag Moussa”, dit Bamoussa, considéré comme un proche du Touareg malien Iyad Ag Ghaly, chef de la principale alliance jihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda.

Les membres de la délégation, composée notamment du ministre Tiémoko Sangaré, du commandant de l’état-major général des armées et d’un commandant des Casques bleus de l’ONU “se sont recueillis sur la tombe des 23 frères d’armes tombés les armes à la main le 17 mars 2019 en défendant la patrie”, selon un communiqué des Forces armées maliennes (FAMa).

“Je peux vous dire qu’il y avait beaucoup d’émotion à Dioura, mais aussi beaucoup de détermination dans la lutte anti-terroriste”, a déclaré à l’AFP un responsable du ministère de la Défense joint par téléphone.

La France a réitéré lundi son “soutien aux autorités maliennes dans leur combat contre le terrorisme, ainsi que pour la mise en oeuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation”.

“Les responsables de cet acte devront être poursuivis et répondre de leurs actes”, a ajouté la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères dans uncommuniqué.
Très difficile d’accès, le camp de Dioura se situe à mi-chemin entre la capitale régionale Mopti et la frontière mauritanienne, dans une zone régulièrement frappée par des attaques du groupe du prédicateur radical peul Amadou Koufa.

Donné pour mort en novembre par Paris et Bamako à la suite d’une opération militaire française dans le centre du Mali, Koufa est réapparu récemment sur une vidéo, et l’état-major français a estimé la semaine dernière “vraisemblable” qu’il soit vivant.

Ex-colonel de l’armée malienne, Bamoussa avait déserté en 2006, lors d’une rébellion composée essentiellement de soldats originaires de la ville de Kidal (nord-est) avec la bénédiction d’Iyad Ag Ghaly, avant de rentrer dans le rang.

Il déserte de nouveau en 2012, lors de la déroute de l’armée dans le nord du pays face à la rébellion à dominante touareg, dont de nombreux combattants rentrés de Libye après la chute de Mouammar Kadhafi, un temps alliée à des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, qui l’ont ensuite évincée.

Décrit comme un redoutable guerrier ayant une parfaite connaissance du terrain, l’ex-colonel a depuis mené des attaques contre l’armée malienne dans le centre du pays, en proie à des violences croissantes depuis quatre ans, malgré l’intervention militaire lancée en 2013 à l’initiative de la France, pour chasser les jihadistes du Nord.

Des sources interrogées en 2017 par l’AFP estimaient que plusieurs attaques commises à cette époque dans le même secteur que celle de dimanche auraient été préparées depuis la forêt du Wagadou, dans la bande frontalière avec la Mauritanie, par des hommes dirigés par Ba Ag Moussa.

sd/siu/sst/jpc

AFP

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