C’est seulement maintenant que les élus de la nation prennent à bras le corps la crise scolaire après plus de quatre mois de débrayage. La Commission Education de l’Assemblée Nationale a auditionné les acteurs de l’école que sont les parents d’élèves et les enseignants, avant d’écouter le Gouvernement. Ils ont ensuite promis de s’impliquer afin de trouver une issue rapide pour que l’année scolaire ne soit pas blanche. Par quelle baguette magique parviendront-ils à résoudre une crise liée à l’argent dans un pays où les caisses sont vides ? Pourquoi ont-ils attendu que la situation pourrisse pour parer au plus pressé ?
Les honorables députésdu Mali ont, après plusieurs semaines de grève des enseignants, décidé de s’inviter dans les débats en écoutant tous les acteurs de l’école, avant de décider de s’impliquer pour une sortie diligente de crise. La question que la plupart des citoyens se posent est celle de savoir pourquoi ont-ils attendu jusqu’à ce que la case prenne feu pour Chercher à l’éteindre? N’est-il pas de leur rôle régalien de défendre les intérêts de leurs électeurs? Cette sortie que d’aucuns qualifient de tardive, n’honore pas notre hémicycle qui est censé être le réceptacle de tous les cris de détresse et la voix du peuple qui souffre. Qui, mieux qu’un député, est à même de défendre les droits d’une partie du peuple? Tirant leur légitimité du Peuple, ils doivent se préoccuper de son bien-être, mais à en juger par la lenteur et l’indifférence aux questions gravissimes, ils donnent l’impression de reléguer au second plan les préoccupations des citoyens qu’ils sont censés pourtant représenter.
Tard vaut mieux que jamais, qu’ils aient pris la mesure de la gravité de la crise scolaire est à saluer même si le réveil a été tardif. Mais l’autre question qui taraude les esprits est celle de savoir s’ils pourront faire fléchir le gouvernement qui lie la non-satisfaction des autres doléances à la crise de trésorerie. Que feront les députés si le Ministre des Finances brandit le manque de ressources financières pour satisfaire les doléances des enseignants? Ils pourraient eux aussi brandir la motion de censure. En tous cas, s’ils sont coriaces, constants et corrects, ils doivent pouvoir s’imposer et imposer au Gouvernement la satisfaction des points de revendication.
En Somme, la balle est dans le camp des députés, après la tentative avortée des familles fondatrices de Bamako. Celles-ci ont demandé sans contrepartie aux enseignants, la levée du mot d’ordre de grève ; la reprise des cours avec un moratoire de six mois sans débrayage. Les enseignants ont opposé à ces propositions, une fin de non-recevoir. Les députés doivent s’inspirer des exemples des pays de la sous-région pour obtenir du gouvernement la satisfaction des doléances des enseignants. Ils doivent prouver au Peuple malien que l’avenir du pays est leur préoccupation
Youssouf Sissoko
Inf@Sept