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Après la tuerie de Dioura : Les responsables de l’armée persona non grata à Nioro du Sahel

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La douleur et le choc ont gagné le camp El Hadj Omar Tall de Nioro du Sahel, plus particulièrement les femmes des militaires, après la mort de 23 soldats maliens, le dimanche dernier, dans une attaque contre leur camp à Dioura, cercle de Tenenkou, région de Mopti. Inconsolables, les femmes des militaires de Nioro du Sahel, qui ont perdu 12 de leurs maris lors de l’attaque de Dioura, ont refusé, hier jeudi 21 mars, l’accès du camp au Chef d’Etat Major de l’Armée de Terre, le colonel Mahamane Baby et sa délégation. Retour sur une chaude journée pour la hiérarchie militaire à Nioro du Sahel.

L’attaque sanglante contre le camp de l’armée malienne à Dioura continue de faire des vagues dans les casernes maliennes.

Il en fallait du courage pour affronter la forte canicule et aller marcher en ce jeudi 21 mars. Mais les femmes du camp El Hadj Omar Tall n’ont pas voulu rater cette occasion (la visite d’une importante délégation de la hiérarchie militaire à Nioro du Sahel) pour manifester leur amertume et leur colère après le massacre de militaires maliens à Dioura.

En grand nombre, une centaine de femmes, vêtues de rouge, ont, en effet, battu le pavé dans les rues de la ville sainte. La principale voie de la ville a été ainsi coupée, depuis 9 heures, par les manifestantes qui étaient décidées à ne pas laisser le Chef d’Etat Major de l’Armée de terre le colonel Mahamane Baby et sa délégation entrer dans le camp militaire.

A 10 heures, les manifestantes, rejointes par beaucoup de jeunes, ont convergé vers le camp pour attendre de pieds fermes le chef d’état major de l’Armée. Devant le camp, les manifestants entonnaient des slogans. « Il ne va pas rentrer », « On ne vous aime pas», « dégage », «  On a vendu nos maris», criaient-elles en bambara. «Nous en avons marre d’enterrer nos maris et enfants à la fleur de l’âge. On n’en peut plus! Nos maris se font massacrer dans l’indifférence totale. Il faut que ça cesse ! », peste une manifestante.

C’est aux environs de 11 heures que l’avion du Chef d’état major de l’armée de terre et de sa délégation a foulé le sol niorois. Cap sur le camp militaire où entendait une foule surexcitée. Vers 12 heures, la délégation va rebrousser chemin face à la détermination des femmes de ne pas bouger de la devanture du camp.

Toute la nation malienne a été choquée par le drame qui est à l’origine de la colère des femmes du camp de Nioro du Sahel. Le dimanche 17 mars dernier, 23 soldats maliens ont été tués dans une attaque contre leur camp à Dioura, dans le cercle de Tenenkou, région de Mopti. L’attaque est l’œuvre, selon les autorités maliennes, « des groupes terroristes sous le commandement de Ba Ag Moussa », un déserteur de l’armée passé dans les rangs djihadistes.

Madiassa Kaba Diakité

Le Républicain

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