Après leur grève de 48 heures du 14 et 15 mars 2019, le syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) de l’hôpital du Mali promet d’entamer une autre grève, cette foi-ci, de 72 heures à partir du 25 mars prochain. Au cours d’un point de presse animé, hier, jeudi 21 mars 2019 à l’hôpital du Mali, le syndicat a précisé que l’objectif de cette grève est d’exiger le paiement de 20 mois des émoluments des médecins bi-appartenant de l’hôpital du Mali. «Nous sommes découragés, démotivés parce que ça fait 20 mois que ces émoluments ne sont pas payés. Nous sommes arrivés à bout, 20 mois, ce n’est pas 20 jours », a déclaré le secrétaire général du syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) de l’hôpital du Mali, Dr DAMA Mahamadou. A défaut d’avoir satisfaction après cette grève de 72 heures, le syndicat menace d’aller en grève illimitée.
Ce point de presse était principalement animé par le secrétaire général du syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) de l’hôpital du Mali, Dr DAMA Mahamadou. « Suite à la saisi du syndicat des médecins du Mali par le collectif des bi-appartenant de l’hôpital du Mali pour le retard enregistré dans le payement des émoluments et vu l’absence de solution à ce problème par la direction, le SYMEMA de l’hôpital du Mali décide de l’arrêt de travail de ces militants et sympathisants les 14 et 15 mars 2019, en absence de satisfaction, elle sera suivie d’une grève de 72heures du 25 au 27 mars 2019 et ensuite une grève illimitée à partir du 03 avril 2019 », c’est ce qui ressort du préavis de grève du syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) de l’hôpital du Mali adressé à la direction générale de l’Hôpital du Mali le 26 février 2019. Ampliation de ce préavis de grève a été faite au Bureau national du SYMEMA, au Ministère de la santé et l’hygiène publique et au Ministère du Travail et de la Fonction Publique chargé des Relations avec les Institutions. Prenant la parole devant la presse, le conférencier, Dr Mahamadou Dama a fait savoir que l’objectif du syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) de l’hôpital du Mali n’est pas d’aller en grève. « Mais si vous voyez que nous avons décidé d’aller en grève, c’est parce que ça ne va pas du tout, nous sommes des médecins mais nous sommes des médecins enseignants appelé au Mali les bi-appartenant. Nous sommes au compte du ministère de l’enseignement supérieur parce qu’on encadre les étudiants à la faculté de médecine. En plus de l’encadrement, nous soignons les patients », a-t-il dit. Selon la loi hospitalière, dit-il, si un bi-appartenant est affecté à une structure hospitalière, il doit recevoir un émolument qui est payé par mois dont le taux est fixé par le conseil d’administration de la structure en question. « Nous sommes découragés, démotivés parce que ça fait 20 mois que ces émoluments ne sont pas payés. Nous avons saisie les voies légales, les voies de recours possibles. Nous avons écrit à l’administration, on nous a fait faire des lettres pour adresser au niveau du budget, rien. Nous sommes arrivés à bout. 20 mois, ce n’est pas 20 jours », a martelé Dr Mahamadou Dama. A l’en croire, les médecins partent en grève parce qu’ils n’ont pas été payés des travaux qu’ils ont effectués. « On a déposé un préavis de grève, on n’a pas été appelé pour nous écouter et essayer de faire une conciliation pour qu’on puisse éviter ça et notre première rencontre a été faite le premier jour de la grève (Ndlr, 14 mars 2019). Nous avons été convoqués au cabinet du ministre de la santé, lors de cette réunion, le ministre et son secrétaire général n’étaient pas là. Le chef de cabinet était à son premier jour de travail au niveau du ministère. On nous appelle pour parler de quelque chose, ceux qui peuvent prendre des décisions ne sont pas là. Tous les directeurs généraux des différentes structures sanitaires avaient été convoqués pour cela, ils étaient présents mais le staff même du ministère de la santé n’y était pas », a déploré le secrétaire général du SYMEMA de l’hôpital du Mali, Dr DAMA Mahamadou. Avant de signaler que le chef de cabinet qui était présent à la rencontre ne connaissait pas le dossier. « L’unique chose qu’on a eu à nous dire est que ce retard est dû au changement des DFM (Directeurs financiers et du matériel) et le retard dans le décaissement. Ce changement a été fait récemment mais ça fait 20 mois que nous ne sommes pas payés. Ce n’est pas une réponse satisfaisante pour nous raison pour laquelle on veut continuer avec notre mot d’ordre de grève», a-t-il indiqué.
Vers une grève aussi de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako?
Répondant aux questions des journalistes, Dr Mahamadou Dama a fait savoir que l’impact de cette grève ne peut pas être évalué car il y a des patients qui vont souffrir. Mais à l’impossible, dit-il, nul n’est tenu. Il a précisé toutefois que le service minimum sera assuré et les urgences seront prises en charge. Par ailleurs, il dira que le syndicat est disposé à suspendre son mot d’ordre de grève si les revendications sont satisfaites. A défaut d’avoir satisfaction après cette grève de 72 heures, le syndicat menace d’aller en grève illimitée. A ses dires, l’hôpital du Mali compte aujourd’hui plus de 30 médecins bi-appartenant. A l’en croire, l’incidence financière de leur revendication s’élève à 130 millions de FCFA. Pour lui, les médecins bi-appartenant de l’hôpital du Mali sont en contact avec les bi-appartenant de l’hôpital Gabriel Touré et de l’hôpital de Kati (Koulikoro). Selon lui, le syndicat de l’hôpital Gabriel Touré a aussi déposé un préavis de grève, leur mouvement va commencer le 27 mars. A l’en croire, au delà du non paiement des émoluments des bi-appartenant, il y a d’autres problèmes au sein de l’hôpital du Mali. Enfin, le secrétaire général du syndicat des médecins du Mali (SYMEMA) de l’hôpital du Mali, Dr DAMA Mahamadou a indiqué que c’est à l’administration de l’hôpital, le ministère de tutelle, le ministère de l’économie et des finances de trouver la solution à leur doléance.
Aguibou Sogodogo
Le Républicain