Le fils du président IBK n’a finalement pas vu le juge ce matin. Il avait été convoqué par un juge d’instruction qui a finalement décidé de reporter le rendez-vous. Aucun mobile ne figurait sur la convocation destinée au député Karim Keïta, mais selon des sources judiciaires, il devait être entendu dans le cadre de de l’enquête sur Birama Touré, un journaliste malien qui a disparu le 29 janvier 2016 à Bamako sans laisser de trace. Ce rebondissement dans la procédure interroge.
Ce qui interroge c’est précisément la rapidité avec laquelle le juge a rétropédalé et les arguments avancés par le tribunal pour justifier cette décision : d’abord, la divulgation de la convocation sur les réseaux sociaux, et ensuite l’immunité du député convoqué. Deux points qui n’ont convaincu ni le président du comité de soutien à Birama Touré, ni ses proches. Même si tous tirent une leçon de ces derniers rebondissements.
« Ce n’est pas sérieux. Ca m’a vraiment déçu, ça a déçu tout le monde parce que nous voulons qu’il soit vraiment entendu. Il faut qu’il parle, on a besoin de sa version des faits. Le juge a osé convoquer le fils d’un président, c’est la preuve que c’est faisable », dit Abdoulwahab Touré, cousin du journaliste disparu, qui espère bientôt de nouveaux actes de procédure pour faire avancer l’enquête.
L’avocat de Karim Keïta assure que son client n’avait pas l’intention de soustraire à la convocation. Karim Keïta ne connait pas Birama Touré et ne souhaite qu’une chose : que la lumière soit faite sur le dossier, assure Me Gaoussou Diarra.
L’avocat explique avoir écrit au juge pour lui rappeler les règles de procédure qui auraient dû s’imposer pour la convocation d’une telle personnalité protégée par une immunité. Un courrier qui a peut-être joué dans la décision finalement de ne pas entendre Karim Keïta ce jeudi matin. « La convocation qui était supposée destinée à M. Keïta a été diffusée largement sur les réseaux et ne mentionne même pas le pourquoi de la convocation, ce qui est une exigence quand même élémentaire. S’agissant d’un député en fonction, il y a une procédure indiquée qui permet à un juge de l’entendre comme il se doit », explique Me Gaoussou Diarra.
Oumar Mariko, président du parti Sadi convoqué lui aussi ce matin, a également vu son rendez-vous chez le juge annulé. Il se disait hier soir très surpris de devoir être entendu sur ce dossier là précisément.
RFI