Une grande manifestation a eu lieu hier, jeudi 21 mars 2019 à Nioro dans la région de Ségou. Les femmes des militaires tombés à Dioura le dimanche 17 mars dernier ont empêché l’accès de leur camp au chef d’État –major de l’Armée de terre, Abderhamane Baby. Le même jour, une autre marche était prévue par les veuves de Kati pour demander le limogeage de la hiérarchie des FAMAs.
La ville de Nioro a été sous une haute tension hier jeudi suite à une visite du chef d’état-major des armées dans ladite localité. Selon notre source, les femmes ainsi que les jeunes, la plupart des femmes et des proches des militaires tombés sur le champ d’honneur suite à la bavure commise à Dioura le dimanche dernier et qui a coûté la vie à plus de 20 soldats maliens ont empêché l’accès au camp à chef d’état-major. La plupart des morts seraient venus du camp de Nioro. Cela serait la raison pour laquelle, des pneus ont été brûlés sur le trajet devant être emprunté par le chef d’état-major de l’Armée de Terre pour se rendre au camp militaire de ladite localité. Une foule inimaginable était là également pour refuser l’accès à M. Babi. Elle scandait « Il n’entrera pas dans ce camp ». Aux dires de notre source, les femmes seraient prêtes à aller plus loin puisqu’elles étaient décidées à manifester sans habits au cas où on voudrait leur forcer à céder le passage. Les interventions se seraient multipliées en vue d’amener les récalcitrants à la raison. Le chérif de Nioro, Bouyé Haidara, aurait même été appelé à intervenir pour l’apaisement de ladite situation désastreuse, mais en vain.
Cette manifestation a pu se faire parce que nul moyen d’empêcher l’imprévisible. Nous savons que les femmes veuves de Kati avaient aussi projeté de marcher également hier jeudi 21 mars 2019 pour demander le limogeage de la hiérarchie des FAMAs. Mais le camp militaire de Kati a reçu plusieurs visiteurs le mercredi afin de demander à ces femmes de sursoir à leur mot d’ordre. Chose qui aurait été un succès puisque la marche n’aurait pas eu lieu.
Cette psychose générée par l’attaque meurtrière de Dioura, si elle n’est pas bien gérée risque d’engendrer une déstabilisation du pouvoir central. Traditionnellement, nous savons que la marche des femmes sans habits porte gravement atteinte au pouvoir en place. Ces remous ne constitueraient-ils pas un signe avant-coureur faisant état du peu d’estime qu’ont les citoyens envers le régime en place ? Le gouvernement IBK doit changer de fusil d’épaule dans la gestion de la crise du pays afin que les multiples crises dont traverse le pays puissent diminuer.
Fousseni TOGOLA
Le Pays