Le jeudi 21, dans la cour du Génie Militaire, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a présidé la cérémonie solennelle de présentation au drapeau national de la 1ère cohorte (2018) du Service National des Jeunes (SNJ). L’occasion a été mise à profit par le chef suprême des armées, pour revenir sur l’attaque terroriste perpétrée contre l’armée malienne à Dioura, une localité située dans le cercle de Tenenkou, région de Mopti. « C’est nous qui devons apporter dorénavant la peur ailleurs, pas qu’on nous l’apporte à nous » a-t-il précisé.
Dimanche 17 mars, la position de l’armée malienne a été attaquée par des djihadistes à Dioura, une localité située dans le cercle de Tenenkou, région de Mopti. Le bilan provisoire, obtenu à travers des sources non officielles fait état de plus de 20 soldats tués. Cela avec un important dégât matériel.
Suite à cette nouvelle, la nation malienne tombe dans l’indignation la plus totale.
Au chapitre des actions officielles, plusieurs personnalités de la hiérarchie militaire, dont le ministre en charge de la Défense et des Anciens Combattants, se sont rendues sur le terrain, pour non seulement constater les faits mais aussi galvaniser la troupe.
Resté jusque-là, silencieux sur le sujet, le chef suprême des armées a décidé de se prononcer sur cette attaque le jeudi 21 mars à l’occasion d’une cérémonie, qu’il a présidé. Ces propos, n’étaient pas de nature à jeter des fleurs sur la hiérarchie militaire. D’ailleurs, le président IBK, de par ses gestes et propos, laissait voir de la colère. Il semblait être très fâché. « Que non, que ne soit plus le cas, que ne soit plus le cas, que nous ne soyons plus surpris nulle part » a déclaré IBK.
Déjà, les chefs militaires n’étaient plus à l’aise. « Messieurs les Chefs militaires, je vous y engage instamment, en le nom de la patrie, nous sommes en guerre, aucune négligence, ne saurait plus être tolérée » a affirmé le président IBK.
Pour mettre cette déclaration dans un contexte d’instruction personnelle, il poursuit : « En tout cas, je ne la tolérerais pas, pour la vie de nos enfants, pour celle de la patrie ».
Toujours dans son adresse aux chefs militaires, le président Keïta, dira que chacun doit savoir en quelque lieu où il se trouve que le Mali est sous les regards, qui ne sont pas des regards amicaux. Pour rendre cela plus digeste, il dira que, les moindres fautes, les moindres failles de notre armée sont exploitées pour leur faire un sort pas toujours le meilleur, autrement le plus funeste.
D’un ton franc et autoritaire, il déclara : « Que cela ne soit plus, c’est nous qui devons apporter dorénavant la peur ailleurs, pas qu’on nous l’apporte à nous ». Et d’ajouter : « J’espère que mon message est bien compris, ceci est un mot d’ordre aux forces armées. Qu’il soit compris dorénavant, très clairement ».
Par Moïse Keïta
Le Sursaut