Un ancien conseiller du président camerounais Paul Biya saisit le groupe de travail des Nations unies sur les détentions arbitraires.
Penda Ekoka, inculpé mi-février par le tribunal militaire de Yaoundé pour « hostilité contre la patrie » et « insurrection » a saisi le groupe de travail des Nations unies sur les détentions arbitraires. Cet ancien conseiller économique du chef de l’Etat avait été arrêté fin janvier, alors qu’il participait à une marche pacifique aux côtés de l’opposant Maurice Kamto.
« C’est l’absence de possibilité d’un recours effectif au Cameroun, pour pouvoir constater les très graves irrégularités et illégalités qui affectent toutes ces procédures, qui fait que nous nous tournons vers les institutions supranationales, explique Me William Bourdon, l’un de ses avocats. Nous attendons du groupe de travail une décision qui souligne les très graves violations à la fois de la Constitution, de la loi camerounaise elle-même, à la fois le mépris pour les obligations internationales du Cameroun, qu’il s’agisse des conditions sur l’interpellation, son placement en garde à vue, de son inculpation. Ce sont les juridictions militaires qui ont été saisies, or ce n’est pas de nature militaire, donc c’est un détournement de procédure absolument caricaturale. »
Au Cameroun, près de 150 autres personnes ont été inculpées pour les mêmes raisons, « hostilité contre la patrie » et « insurrection » après avoir été arrêtées fin janvier dans les mêmes circonstances.