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Autrement dit : Dissoudre et désarmer

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Les Maliens n’arrivent toujours pas à comprendre comment cela a pu se passer à Ogossagou. Comment ce massacre a pu se produire ? Comment on a pu tuer autant de personnes et mettre le feu à tant d’habitations et pourquoi ? Comment des Maliens ont pu se rendre auteurs d’un tel carnage ?

Pour le moment, en tout cas, selon les résolutions du conseil des ministres extraordinaire du dimanche 24 mars, c’est la milice Da Na Amassagou qui s’est rendue coupable d’une telle horreur. Elle a été, officiellement, dissoute et, selon le Premier ministre, il faut que tout le monde se le tienne, désormais, pour dit : la protection des personnes et de leurs biens n’incombe qu’au seul Etat. 

Officiellement, la milice Da NA Amassagou a été dissoute. Une décision courageuse saluée par tous ; seulement, est-ce suffisant ? Cette mesure peut-elle mettre fin à l’existence de la milice et à ses exactions? Espérons que oui, même si le doute est permis. Un doute d’autant plus grand que quelques minutes seulement après que cette décision eut été rendue publique, c’est le patron de la milice, lui-même, en premier, qui l’a catégoriquement rejetée avant que certains «experts» ne se posent la question de la capacité réelle de l’Etat à dissoudre et désarmer une milice qu’il «n’a pas créée».

Pour ce qui concerne Youssouf Toloba, en tout cas, «la décision du Conseil des ministres extraordinaire est nulle et de nul effet». La dissolution de sa milice repose, selon lui, sur certaines conditionnalités : le retour de l’armée, partout, au centre, et un dialogue avec les autorités. Sans cela, affirme-t-il, Da NA Amassagou existera et, lui, défendra les Dogons jusqu’à sa mort.

Pour ce qui concerne la dissolution et le désarmement, nombre de nos compatriotes estiment qu’il fallait commencer par le second, à savoir, le désarmement. Le processus, selon eux, a donc été biaisé. Une milice n’existe que par les armés. Aussi, disent-ils, tant que des armes sont en leur possession, toute mesure visant à sa dissolution est de nul effet.

Makan Koné

Nouvelle Libération

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