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Pour le retour de la paix dans le pays : prières à la grande mosquée …

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«L’heure est à l’apaisement, à la concorde. L’heure n’est pas à l’appel à une quelconque vindicte», a déclaré le président de la République qui a participé à la séance d’imploration du Créateur.

Le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, a décrété lors du conseil des ministres du jeudi dernier, trois jours de deuil national suite à l’attaque sanglante et barbare qui a fait près de 160 morts dans le village d’Ogossagou, dans la région de Mopti.

Du vendredi au dimanche, les drapeaux étaient en berne sur les bâtiments et édifices publics. Dans le même temps, il a été demandé de prier pour le retour de la paix au Mali.

C’est dans ce contexte que vendredi dernier, le président Keïta, tout de blanc vêtu, a pris part à la Grande mosquée de Bamako, à la prière et à la séance de bénédictions pour le repos des âmes des disparus et pour le retour de la paix au pays. Le chef de l’Etat est arrivé sur place aux environs de 13h15.

A l’issue de la prière et des bénédictions, le président de la République s’est adressé aux fidèles et à l’ensemble du peuple malien : «C’est surtout une fois de plus un remerciement à la communauté musulmane, à la Grande mosquée et à ses dirigeants, et tous ceux qui sont dans l’organisation.

Qu’il y ait eu cette prière du vendredi sous un format national, à caractère solennel, après les tragédies que le pays vient de vivre, était indiqué que nous nous retrouvions en un lieu de réflexion comme celui-ci, en un jour comme celui-ci pour implorer notre Seigneur, Dieu, Allahou Soubhana Wa t’Allah, afin qu’il jette un regard de compassion sur ce pays qui est sa création, sur nous ses enfants, ses créatures, qu’il mette dans nos cœurs des sèves d’amour, de fraternité, de vivre ensemble, et surtout que chaque jour qu’il nous renforce dans nos convictions, qu’il n’y a pas d’alternative à la paix, qu’il ne saurait en avoir».

En outre, le chef de l’Etat a rappelé que sans la paix, la survie de notre pays sera compromise. «Si des voisins, depuis des siècles n’arrivent plus à vivre ensemble, ce n’est pas de cela que nous voulons. Il y a des actes de banditisme caractérisés qui veulent s’insinuer aujourd’hui dans ce pays-là pour semer le désordre à l’abri duquel ils peuvent prospérer. Ces gens-là ne sont pas du tout en faveur de la paix.

La paix n’est pas favorable à leurs entreprises crapuleuses, qui n’ont rien à voir avec la tranquillité des communautés, même lorsqu’ils prétendent défendre ces communautés-là. Non, il s’agit d’intérêt particulier, de vol de bétail, de vol de céréales ou d’autres choses. Je ne privilégie aucun côté, aucune espèce d’hypothèse», a développé le chef de l’Etat pour qui il est temps que les uns et les autres ouvrent les yeux.

«Qu’ils nous laissent, qu’ils arrêtent d’invectiver tel ou tel. Cela quelque fois cache des mauvaises consciences, dont nul n’est dupe. L’heure est à l’appel, à l’apaisement, à la concorde. L’heure n’est pas à l’appel à une quelconque vindicte, ou la désignation du doigt de tel ou tel», a-t-il dit, ajoutant que la justice est désormais en branle pour que la vérité éclate.

«Dieu aime ce pays, et quelles que soient les postures, quelles que soient les gesticulations, laissons les juges travailler, laissons le procureur du pôle antiterroriste travailler, et il aura tous les moyens». Le président Keïta a ajouté qu’il y a aujourd’hui un regard international, celui de la Cour pénale internationale. «Donc que chacun fasse attention, à son dire, à son faire, à son agir, tout sera scruté, analysé et les responsabilités seront situées au niveau où elles doivent être interpellées», a prévenu le président de la République.

En outre, il a évoqué ses multiples rencontres avec «ses frères», pour apaiser le pays et faire face à l’avenir de notre unique patrie. «Je vais continuer à faire tout ce sacrifice pour le Mali et l’avenir des fils du Mali», a-t-il soutenu.
Enfin, le président Keïta a appelé nos compatriotes à dénoncer auprès des autorités, tous les cas de commerce, de transport et de vente de stupéfiants, notamment la drogue qui cause actuellement beaucoup de dérapage criminel au sein de notre société.

Source : Présidence de la République

… ET À LA CATHÉDRALE DE BAMAKO
Notre pays connaît ces derniers temps une recrudescence de la violence. L’attentat contre le camp militaire de Dioura et celle contre le village d’Ogousagou dans la région de Mopti ont fait près de 200 morts parmi nos compatriotes.

Sur le plan social, le climat reste tendu avec une multitude de grèves. C’est dans ce contexte que les confessions religieuses, avec l’appui des autorités, ont décidé d’organiser des prières pour le retour de la paix et de la quiétude dans notre pays.

Hier, le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Oumar Hass Diallo et celui des Sports, Me Jean-Claude Sidibé étaient à la Cathédrale de Bamako pour assister à une séance de prière spéciale lors de la messe dominicale. La messe était dirigée par le Cardinal Jean Zerbo.

«Au nom du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, nous avons souhaité que ces prières soient organisées», a expliqué le ministre des Affaires religieuses et du Culte à la fin de la messe.
Thierno Oumar Hass Diallo a remercié la communauté chrétienne pour cette prière spéciale. «Face à cette crise, on doit se tourner vers Dieu pour l’implorer.

D’autres générations ont prié Dieu et ont obtenu des résultats. Car le Tout-Puissant veut qu’on le prie à tout moment.

Pour le ministre Diallo, il ne faut pas prier seulement quand on a des difficultés. Les adorations et invocations doivent être quotidiennes. Car il est recommandé de rester unis dans les cœurs et les esprits, afin que Dieu nous donne ce que nous recherchons, c’est-à-dire la paix et la réconciliation.

Dans son homélie, le Cardinal Jean Zerbo a rappelé que ce premier trimestre ne nous pas permis d’avoir ce que nous cherchons. D’après lui, cela signifie qu’il y a eu un déficit de prière.
«Il y a une montée en puissance des forces du mal, et nous avons décidé de demander aux forces du bien, à Dieu lui-

même, de venir à notre secours», a-t-il déclaré.
Le Cardinal ajoutera que son souhait est que durant le trimestre qui débute, nous puissions célébrer la paix. Il a expliqué aussi que cette prière était destinée en même temps au repos éternel des morts, pour la meilleure santé des blessés, et le réconfort des veuves et des orphelins et de tous ceux qui ont perdu des êtres chers.

L’Eglise a prié pour que durant ce second trimestre, le Seigneur nous aide à faire face aux défis qui nous attendent.
Car nous devons changer de comportement. Il faut que nous cessions d’avoir des préjugés ethniques, racistes ou religieux sur l’autre. Il faut que nous retournions à nos valeurs comme le «Sinankounya», ou cousinage à plaisanterie qui ont fait notre dignité et notre fierté», a conseillé le Cardinal Jean Zerbo.

Youssouf DOUMBIA

ESSOR

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