Après le massacre, le 23 mars, de 160 Peuls au Mali, sept personnes, dont au moins trois Peuls, ont été tuées lors de heurts intercommunautaires dimanche et lundi au Burkina Faso, à la frontière malienne.
Quelques jours à peine après le massacre de quelque 160 habitants peuls au Mali, sept personnes, dont au moins trois Peuls, ont été tuées dimanche 31 mars et lundi 1er avril lors d’affrontements intercommunautaires au Burkina Faso, à la frontière malienne.
“Dans la nuit de dimanche, des individus armés se sont introduits dans le village de Hamkane, situé à 7 km d’Arbinda, où ils ont assassiné le cheikh (leader religieux) du village, son fils aîné et son cousin”, a déclaré à l’AFP le gouverneur de la région du Sahel, le colonel Peguy Hyacinthe Yoda. Une quatrième personne a été tuée dans un village voisin, a-t-il ajouté.
Les trois premières victimes étaient des Peuls, a indiqué un habitant à l’AFP. “Pendant l’inhumation du cheikh et des deux autres, on a identifié quatre individus qui feraient partie du groupe ayant commis ce forfait. La population s’est ruée sur ces personnes qu’elle a lynchées et dans la foulée il y a eu trois autres morts”, a-t-il poursuivi.
Situation “sous contrôle”
“Le bilan est de sept tués, deux huttes et une maisonnette incendiées”, a résumé le colonel Yoda, soulignant que “la situation est maîtrisée et sous contrôle” lundi. “Les forces de défense et de sécurité mènent des patrouilles dans la ville pour rassurer les populations”, a-t-il indiqué.
Confronté depuis quatre ans à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, le Burkina Faso enregistre également des affrontements intercommunautaires. Début janvier, 48 personnes, selon le gouvernement, et plus de 200, selon la société civile, ont été tuées lors de représailles contre la communauté peule, après l’attaque du village de Yirgou (centre) attribuée aux jihadistes.
Au Burkina Faso, tout comme au Mali, les tensions dégénèrent périodiquement en violences entre Peuls, traditionnellement éleveurs, souvent nomades et musulmans, présents dans toute l’Afrique de l’Ouest, et autochtones agriculteurs. Certains membres de la communauté peule ont rejoint des groupes jihadistes et il n’est pas rare que des populations fassent l’amalgame entre Peuls et jihadistes et opèrent des représailles sanglantes sur fond de conflits intercommunautaires.
Avec AFP