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Edito : vindicte populaire ou article 320, mais à qui la faute finalement ?

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KANTAO Drissa, Dirpub "Le Confident"

De nos jours à Bamako, il se passe très difficilement une seule journée, sans qu’un voleur ne soit brulé vif ou frapper à mort. Cela se fait au vu et au su de tout le monde, mais pourtant personne ne semble être sérieusement préoccupé par la situation. À l’analyse de la situation, on peut se permettre de dire, et sans risque de se tromper, que certains acteurs de la justice sont complices de la situation…

Les limites du droit citoyen face à l’auteur d’un crime ou d’un délit faut-il l’ignorer, l’article 73 du code de procédure pénale, donne en effet, le droit au citoyen d’appréhender l’auteur d’un crime ou délit, en ayant recours à la violence mais non un homicide même par imprudence. Cependant, cet article est en pleine contradiction avec l’article 320 ou vindicte populaire appliqué au Mali. Mais de vous à moi, à qui incombe la faute ?

Face à la recrudescence de la vindicte populaire au Mali, il est plus que jamais urgent  d’interpeller le ministère public. En effet, le secteur de la justice, malgré l’accession à la Magistrature suprême de celui qu’on aime bien appeler «Kankélétigui», la justice malienne reste gangrenée par la corruption. Qui aurait pensé que sous IBK, une telle débâcle judiciaire se produirait encore au Mali ?

En effet, seulement 4 jours, deux présumés voleurs ont été entrainés sur la colline du Point-G pour être tués et dont l’un fut brulé vif. Le même jour, un autre présumé voleur a été lynché au niveau du marché Médine (Sougounikoura). Qui d’entre nous a déjà oublié le cas des deux voleurs qui ont été brulés vifs au niveau du même marché Médine (Sougounikoura) dont la scène avait été filmée et mise en ligne par plusieurs internautes. Toute chose qui avait fait réagir le ministre de la justice de l’époque, Mamadou Ismaila Konaté, sur la chaine nationale ORTM. Il disait que, toutes les personnes qui seront  identifiées sur les photos et vidéos seront traduites devant la justice.

À cause de cette déclaration, nous avions fait une analyse à l’époque à travers laquelle on écrivait dans nos colonnes,  que la réaction du ministre Konaté allait en sens unique. Au lieu de déclarer que les personnes impliquées dans les lynchages des voleurs devraient répondre devant la justice, il devrait mettre l’accent sur la part de responsabilité de la justice de notre pays. Il aurait dû mentionner que si jamais, un garant du pouvoir judiciaire libère un voleur ou n’importe quel type de malfrat sans argument valable, que la loi s’appliquera sur lui.

Enfin, si l’ex ministre Konaté, a lui au moins eu le courage d’aborder, même en sens unique la question, les autres ministres qui l’ont précédé ou succédé n’ont jamais voulu faire de cette question une priorité. Pourtant, n’ayons pas peur de le dire : c’est l’insouciance de certains acteurs de la justice qui pousse la population à tuer les voleurs. Nous parlons ici, de ceux d’entre eux qui prennent de l’argent pour offrir des libertés provisoires aux malfrats qui sont conduits en prisons juste quelques jours après.

Qui d’entre nous n’a jamais entendu cette phrase, « chaque fois qu’on amène un voleur en prison, il revient aussitôt ? ». Loin de nous toute prétention d’encourager l’article 320, au contraire, des anecdotes de personnes prises pour cible à tort sont monnaie courante. Nous le condamnons avec vigueur. Cependant vue l’ampleur de la pratique,  les autorités judiciaires doivent rapidement prendre des dispositions idoines afin de réinstaurer la confiance entre la justice et les justiciables. Sans quoi, la situation ne fera que s’aggraver d’avantage.

À bon entendeur, salut.

Drissa KANTAO

Le Confident

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