Ibrahim Boubacar Kéita, le président de la République du Mali a rencontré, le lundi 8 avril 2019 dans la soirée, une délégation de religieux maliens dont l’imam Mahmoud Dicko, le président du Haut Conseil Islamique et tête de proue de la gigantesque manifestation du vendredi dernier contre les « dérives du pouvoir ».
Après la rencontre, le président IBK a, au micro de nos confrères de l’ORTM, félicité les marcheurs et les forces de l’ordre pour le bon déroulement de la marche du vendredi : « Rien ne sert de cacher que la semaine dernière a été une semaine d’angoisse pour le Mali…On avait craint un vendredi sombre, très très sombre…. Ceux qui ont voulu marcher, ils ont marché dans les règles de l’art, les forces de maintien ont fait leur travail correctement et avec professionnalisme, je voulais les féliciter et féliciter aussi les organisateurs qui ont su encadré leur marche sauf quelques dérapages comme toujours en terme de manifestation. Je demande leur soutient bienveillant et leur bénédiction pour les autres projets à venir dont le plus important pour nous est le referendum constitutionnel dont nous avons reçu l’avant projet», a-t-il laissé entendre. « Il est toujours bon qu’on se mette ensemble pour écouter ce message plein de sagesse, je crois que les Maliens ont besoin de ça aujourd’hui, de nous remettre en cause, de parler entre nous et de faire en sorte que nous puissions vraiment aller ensemble pour faire face aux défis….Nous avons parlé de ces drames qui ont eu lieu dans notre pays, tout le monde doit se mettre ensemble pour que des choses comme ça ne puissent pas arriver dans notre pays. Et cela ne peut pas être possible tant que les gens ne sont pas ensemble parce que pour aller ensemble il faut regarder dans la même direction.
Aujourd’hui nous avons besoin de nous écouter et tous ensemble d’aller vers l’essentiel. L’essentiel c’est la préservation de notre patrie et le vivre ensemble que nous avons comme valeur cardinale, il faut le préserver. Ce qui se passe aujourd’hui entre les différentes communautés, les voisins cela n’est pas le Mali et n’est pas digne du Mali. Il faut nécessairement qu’on trouve les voies et moyens pour dépasser cette période combien difficile »,a indiqué, pour sa part, l’imam Mahmoud Dicko. A noter qu’à l’appel de l’imam Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) et du Cherif de Nioro du Sahel, un grand meeting, rassemblant des centaines de milliers de personnes, s’est tenu, le vendredi 05 avril 2019, dans l’après midi sur le boulevard de l’indépendance, pour dénoncer « la mauvaise gouvernance » et les tueries des civils dans le centre du Mali. Lors de la dite manifestation, les manifestants, en plus de s’en prendre aux autorités maliennes, ont exigé le départ de la France et de la Minusma. L’initiateur Mahmoud Dicko a, une fois de plus, exigé la démission du Premier ministre du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga. Il a aussi brandi la menace d’appeler au rassemblement chaque vendredi à Bamako jusqu’au départ du très contesté Premier ministre malien.
Le Républicain