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Après le bilan du grand débat, l’exécutif pose ses “enjeux” devant les députés

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Après le bilan des contributions au grand débat national, Edouard Philippe présente mardi devant l’Assemblée nationale le sens politique qu’il donne à cette consultation, un exercice d’équilibriste devant des députés dans l’attente de propositions concrètes pour pouvoir débattre.

Alors qu’Emmanuel Macron doit s’exprimer dans les jours à venir, le Premier ministre compte “préciser les enjeux” devant l’Assemblée, puis mercredi devant le Sénat, comme il l’a dit lundi après avoir rendu compte de la synthèse de deux mois de grand débat national en réponse à la crise des “gilets jaunes”.

“C’est une étape cruciale”, selon le délégué général de LREM Stanislas Guerini; il va donner “un premier sens politique à la consultation”, abonde le président du groupe LREM Gilles Le Gendre.

Le Premier ministre a rencontré lundi soir les députés de la majorité à l’Assemblée, notamment pour évoquer les suites du grand débat.

Un long après-midi de débats est prévu à partir de 16H30 dans l’hémicycle avec une déclaration du chef du gouvernement, suivi de 3H30 d’interventions des présidents de groupe et d’un député non-inscrit, et la réponse du Premier ministre, mais sans vote.

AFP / Philippe LOPEZLa restitution officielle du grand débat, le 8 avril 2019 au Grand palais

M. Philippe s’était déjà exprimé le 5 décembre devant l’Assemblée pour présenter de premières mesures face à la crise des “gilets jaunes”, sans engager sa responsabilité, comme le prévoit l’article 50-1 de la Constitution, et les députés ont déjà eu l’occasion de s’exprimer sur le grand débat durant deux jours début avril.

Près de 15 heures d’échanges, qualifiés par certains de “mascarade” ou de “grand blabla”, durant lesquels les orateurs, dans un hémicycle souvent clairsemé, ont montré des convergences sur l’état du pays et des positions irréconciliables sur les solutions à apporter.

– “Forme de mépris” –

“Le Premier ministre nous dit que c’est le président qui va donner les grandes orientations. A partir de là, le débat à l’Assemblée me paraît un peu inutile, si ce n’est l’occasion pour le Premier ministre d’entendre ce que les députés ont à lui dire”, note Jean-Christophe Lagarde, président du groupe UDI-Agir, évoquant “un feuilleton un peu répétitif”.

Après le bilan des consultations lundi, Les Républicains ont critiqué mardi par la voix de leur président Laurent Wauquiez un discours du chef du gouvernement “pas à la hauteur”, sans “éléments concrets de direction”.

AFP/Archives / Martin BUREAUBoris Vallaud en mars 2019 à l’Assemblée nationale

Au PS, le porte-parole du parti Boris Vallaud juge qu'”il n’y a pour l’instant pas grand chose à en dire car l’essentiel ce sont les réponses”, tandis que Sébastien Jumel (PCF) a “l’impression que le gouvernement ne tire du grand débat que ce qui l’arrange” et craint “une déception à la hauteur des attentes” créées.

Le discours “du +tout ça pour ça+” porté par l’opposition, c’est “une forme de mépris”: “On ne balaie pas ce que 1,5 million de Français ont dit”, a répondu mardi Sébastien Lecornu, un des ministres coanimateurs des consultations, en prenant l’exemple de la taxe carbone: elle était “dans les projets initiaux” du gouvernement mais est finalement “définitivement enterrée” par le grand débat.

Lors de son intervention au Grand Palais lundi, le Premier ministre a évoqué quatre grands axes de réformes, à commencer par une baisse plus rapide des impôts pour répondre à “une immense exaspération fiscale”. Sans toutefois préciser quels impôts, et selon quelles modalités.

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a plaidé mardi pour que baisse “en priorité” l’impôt sur le revenu.

Autre exigence soulignée par Edouard Philippe, un rééquilibrage entre métropoles et petites communes pour répondre “à une exigence de fraternité et de proximité”. En matière d’environnement, les Français “ne veulent plus que des taxes leur dictent ce qu’ils doivent faire”, a-t-il noté. Et il faut “construire les outils d’une démocratie plus délibérative” pour répondre à “une exigence démocratique”.

C’est au président qu’il reviendra de “donner les grandes orientations, puis au gouvernement de travailler avec le parlement (…) les partenaires sociaux, les élus locaux et les acteurs associatifs”, a-t-il précisé.

AFP

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