Theresa May se rend mardi à Berlin puis Paris dans l’espoir de convaincre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron de soutenir sa nouvelle demande de report du Brexit lors du sommet européen prévu le lendemain.
Sa demande, examinée mercredi lors d’un sommet extraordinaire, devra recevoir l’aval unanime des 27 autres pays de l’UE.
Theresa May se rend mardi à Berlin puis Paris dans l’espoir de convaincre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron de soutenir sa nouvelle demande de report du Brexit lors du sommet européen prévu le lendemain.
Initialement prévu le 29 mars, le divorce a déjà été repoussé à vendredi. Mais faute d’avoir pu faire adopter l’accord de divorce qu’elle a négocié avec Bruxelles par les députés britanniques, la Première ministre britannique veut réclamer un second ajournement du Brexit, jusqu’au 30 juin.
Sa demande, examinée mercredi lors d’un sommet extraordinaire, devra recevoir l’aval unanime des 27 autres pays de l’UE.
Réunis à Luxembourg pour préparer ce sommet, des ministres des pays de l’UE ont expliqué que les Européens étaient prêts à accorder au Royaume-Uni un report du Brexit au-delà du 12 avril, mais sous réserve de conditions. Ce report doit “être soumis à des critères très stricts”, a insisté le ministre allemand des Affaires européennes Michael Roth, jugeant notamment nécessaire que le Royaume-Uni s’engage à avoir une “attitude constructive” s’il devait prolonger sa présence dans l’UE.
– Ni acquise ni automatique –
L’hypothèse d’un report “n’est ni acquise ni automatique”, a déclaré de son côté son homologue française Amélie de Montchalin, soulignant que la demande britannique devait être assortie d’un “plan politique crédible”.
AFP / Riwan MARHICLe Brexit en chiffres
Selon le quotidien The Times, les dirigeants européens comptent dire à Theresa May qu’en cas d’acceptation du report, Londres n’aura plus son mot à dire sur les discussions budgétaires et accords commerciaux de l’UE. Il s’agit d’empêcher que le Royaume-Uni bloque ou perturbe les décisions européennes pendant cette nouvelle extension, comme l’avait menacé la semaine dernière le député conservateur eurosceptique Jacob Rees-Mogg.
Ce fervent pro-Brexit avait appelé le Royaume-Uni à se montrer aussi “pénible que possible” en cas de “longue extension”, en mettant par exemple un veto britannique à “toute augmentation du budget”.
Les dirigeants européens avaient refusé en mars d’accorder aux Britanniques un sursis jusqu’au 30 juin, en raison de la tenue des élections européennes du 23 au 26 mai.
Le gouvernement britannique a annoncé à contrecoeur lundi soir qu’il lançait l’organisation de ce scrutin, après avoir tenté d’éviter d’y participer près de trois ans après le référendum de 2016 en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Londres espère cependant toujours quitter l’UE avec un accord avant le 22 mai, ce qui lui permettrait d’annuler ces élections.
De son côté, le président du Conseil européen Donald Tusk s’apprêterait, selon un haut responsable européen, à suggérer un report “flexible” d’un an maximum. Objectif: donner le temps au Royaume-Uni de surmonter la crise politique qui le paralyse. Ce sursis pourrait être raccourci en cas de feu vert des députés britanniques au Traité de retrait de l’UE.
– Pourparlers avec l’opposition –
Pendant que Theresa May discutera avec Angela Merkel puis Emmanuel Macron, le gouvernement britannique poursuit ses pourparlers avec l’opposition, dans l’espoir de trouver un compromis sur un projet de sortie de l’UE susceptible d’être soutenu par le Parlement.
AFP/Archives / JOHN THYSLe président du Conseil européen Donald Tusk lors d’un sommet européen à Bruxelles le 22 mars 2019
Cette main tendue au Labour a suscité la fureur des eurosceptiques qui craignent que le gouvernement s’oriente vers une union douanière avec l’UE, que prône le Labour, mais qui empêcherait Londres de mener une politique commerciale indépendante après le Brexit.
Ces discussions n’ont pour l’instant pas abouti, le chef du Labour, Jeremy Corbyn, reprochant au gouvernement de refuser de “bouger ces lignes rouges initiales”.
Pour éviter un “no deal”, scénario redouté des milieux économiques, la Chambre des Lords, haute chambre du Parlement, a entériné lundi soir une proposition de loi des députés visant à obliger légalement la cheffe du gouvernement à repousser le Brexit.
En conséquence, le gouvernement présentera mardi une motion aux députés, précisant que la Première ministre cherchera une extension jusqu’au 30 juin. Les députés voteront sur cette motion et pourront émettre des propositions quant à la durée du report. Tout en sachant que ce sont les dirigeants européens qui auront le dernier mot.
AFP