Plus de Premier ministre au Sénégal : c’est, à terme, le projet du président Macky Sall. Le chef du gouvernement Mohammed Boun Abdallah Dionne est chargé de mener à bien cette réforme d’ampleur. Pour cela, il faudra passer par une refonte de la Constitution du pays.
En vue de réformer la structure de l’État, Macky Sall va devoir proposer un projet de loi à l’Assemblée nationale. Dans la Constitution, il va falloir effacer le terme de Premier ministre. Mais pas seulement, explique Ndiogou Sarr, professeur en droit public.
« L’existence du gouvernement est prise par la Constitution. L’existence du Premier ministre aussi est dans les dispositions de la Constitution. La Constitution elle-même reconnait au Premier ministre des prérogatives. Donc si on doit supprimer ce poste, il est évident que l’on doit toucher fondamentalement à la Constitution. Pas uniquement l’aspect qui concerne le poste du Premier ministre, mais tous les pouvoirs ou toutes les compétences que la Constitution a prévus et qui étaient dévolus au Premier ministre. »
Le régime politique sénégalais est dans une zone grise entre le régime présidentiel et le régime parlementaire d’après Ndiogou Sarr. La balance va maintenant pencher en grande partie du côté du président.
« Il est déjà submergé, le président de la République ! Il y a une centralisation trop forte. Ça va amener une inefficacité au plan administratif, ce qui va éloigner davantage les administrations. Par conséquent, je ne suis pas convaincu de la pertinence de la disparition du poste de Premier ministre. Maintenant, le président, ce sont ses prérogatives. Il décide de le faire, attendons de voir ce qu’il va nous proposer. »
Macky Sall qui n’a pas encore décliné la totalité des réformes prévues dans l’administration.
RFI