Le palais des Sports a abrité le dimanche 7 avril la rencontre pour la restitution des recommandations des journées de la mobilisation d’urgence du Groupement des leaders spirituels musulmans du Mali (GLSM). Des délégués venus de Kayes jusqu’à Kidal ont répondu à l’appel d’Ousmane Chérif Madani Haïdara, président du Glsm. Au-delà de la restitution, un thème avait été choisi pour cadrer les échanges : «défendre notre humanité, notre foi et vivre ensemble».
En plus des délégués venus de l’intérieur du pays, les premiers responsables des communautés touaregs et arabes ont répondu à l’appel, entre autres, l’honorable Badjan Ag Amantou de la région de Ménaka, Mohamed Madji Ag Nasser de la Tribu des Kel Antasar.
Après la lecture du coran pour camper le décor, c’est le représentant des familles fondatrices de Bamako, Bamoussa Touré, qui a pris la parole, au nom des familles Niaré, Touré et Dravéla. Bamoussa Touré a remercié les initiateurs de cette journée de restitution des recommandations issues des assises régionales. Il a fait une mention spéciale à l’honorable Badjan de Ménaka pour sa présence.
Le vice-président du Groupement des leaders spirituels musulmans, Thierno Hady Thiam, président de la commission d’organisation, a rappelé, dans son intervention, que le mal dormant ne doit pas être réveillé. Pour lui, les musulmans doivent faire extrêmement attention. Car, tout bon citoyen est un bon musulman, mais tout mauvais citoyen ne saurait être un bon musulman. «Travaillons à l’apaisement du Mali afin que nous puissions être les acteurs de la paix», a-t-il déclaré.
L’honorable Badjan, prenant la parole au nom de la délégation de la région de Ménaka, a rappelé que le Mali est une grande nation qui tire sa grandeur de sa diversité, malgré les multiples tentatives de la France à diviser le Mali depuis les premières heures de l’indépendance. Les hommes et femmes de toutes les ethnies et religions ont dit non au projet de la France. Cependant, il a dénoncé le désordre qui règne dans le pays.
«Il est important que chacun de nous sache qu’il est comptable de la stabilité du Mali. À chacun de comprendre que tout ce qui dérange son voisin ne saurait construire le Mali», a-t-il rappelé, l’arrière petit-fils de Féroun. Et pour finir, l’honorable Badjan a interpellé les autorités religieuses et coutumières à travailler à la stabilité et à la cohésion sociale du pays.
Pour Mohamed Madji dit Nasser, chef des Kel Antasar, tout comme l’ensemble des délégués venus des régions, la paix et la cohésion sociale étaient les mots sur les lèvres de tous. Pour eux, le pays est tellement fragile qu’on n’a plus besoin de tension supplémentaire. Les efforts doivent être orientés vers la recherche de sortie de crise multidimensionnelle. Ce qui justifie les recommandations qui ont été faites par les légitimités coutumières et religieuses sur l’ensemble du territoire national.
Pour le président de l’Union des jeunes musulmans du Mali (Ujmma), Mohamed Maky Bah, cette journée de restitution des recommandations des journées de mobilisation d’urgence est la suite des assises de l’année dernière, qui avaient instruit au Glsm de descendre sur le terrain pour recenser les problèmes à la base afin de présenter au gouvernement des propositions de solutions à la crise. Selon lui, certaines des recommandations de 2018 ont été prises en compte tout comme beaucoup reste à faire.
Quant au président du GLSM, Chérif Ousmane Madani Haïdara, il a lancé un appel au président la République Ibrahim Boubacar Kéïta à faire une plus large ouverture à l’opposition politique, car le concours de tous les fils et de toutes les filles du Mali est plus que nécessaire.
Les recommandations qui vont être peaufinées dans les prochains jours seront mises à la disposition du chef de l’Etat, de l’opposition politique, de la majorité présidentielle et des organisations internationales qui œuvrent aux côtés de notre pays pour ramener la paix.
Gabriel TIENOU
Le Reporter