En une semaine, depuis le début de l’offensive lancée par les hommes de l’Armée nationale libyenne fidèle au maréchal Khalifa Haftar, les combats avec les forces du gouvernement d’union nationale ont fait 56 morts, selon un chiffre donné par l’OMS jeudi 11 avril. Les humanitaires anticipent une crise de longue durée et tentent d’assister les civils.
A Tripoli et ses alentours, plusieurs témoins décrivent une situation de blocus avec des routes bloquées par des barrages de sable et contrôlées par des hommes armés. Les civils ne peuvent plus se déplacer librement. Certains habitants de Tripoli échangent de manière informelle via les réseaux sociaux des tuyaux concernant les voies ouvertes et celles à éviter.
Voilà déjà une semaine que les combats durent. Et les civils, traumatisés par les précédentes crises de ce type, anticipent d’éventuelles coupures d’eau et/ou d’électricité.
Même réflexe d’anticipation de la part des organisations humanitaires qui distribuent des vivres aux populations. « Nous avons pu prépositionner des kits de premiers secours pour blessures de guerre et ça, ce sera suffisant pour traiter une centaine de blessés, rapporte Françoise Lambert, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge. Et puis aussi nous assurons des distributions. Ces deux derniers jours par exemple, nous avons pu distribuer de la nourriture, des produits de première nécessité pour que les gens puissent recommencer un petit peu à vivre, et puis des kits pour l’hygiène. Tout ça pour 900 personnes. »
Les observateurs de cette crise partagent une inquiétude : celle de voir ces combats se prolonger dans la durée.
Jeudi, l’Union européenne a évacué les membres de son équipe d’assistance.
L’insécurité touche aussi les nombreux réfugiés et migrants qui transitent par la Libye pour se rendre en Europe. En milieu de semaine, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a pu évacuer 150 d’entre eux qui étaient enfermés de manière illégale dans un centre de détention d’Ain Zara, au sud de Tripoli.
Les migrants et réfugiés évacués sont soulagés. Ils m’ont raconté qu’ils ont vraiment traversé des moments difficiles. Ils étaient au milieu des affrontements. ils ne pouvaient pas fermer l’œil la nuit à cause des tirs. Et lorsqu’ils sont arrivés dans les bus et qu’ils ont vu qu’ils étaient en lieu sûr, ils étaient vraiment soulagés.Paula Esteban, porte-parole du HCR