Afin de faire le point de la situation des négociations avec le gouvernement avant d’entamer la grève de 23 jours, les syndicats de l’éducation signataire du 15 octobre 2016 ont organisé, le mardi 9 avril dernier, à la Maison de l’enseignant, une conférence de presse, principalement animée par le porte-parole des syndicats, Adama Fomba, en présence des secrétaires généraux des syndicats composant la synergie.
A l’entame de ses propos, le porte-parole a saisi l’occasion pour expliquer que les syndicats ont tenu plusieurs rencontres avec différentes personnalités et organisations politiques et de la société civile. Selon lui, malgré ces rencontres, la crise persiste toujours donnant ainsi lieu à plusieurs sortes d’interprétations de la partie gouvernementale. Et d’ajouter qu’il urge que la partie syndicale aussi donne sa version des faits aux paisibles citoyens. Avant de rappeler les différentes grèves que les enseignants ont observées cette année, de décembre à maintenant.
Aussi, le porte-parole a rappelé les différents points de revendications déposés sur la table du ministre de la Fonction publique, chargé des relations avec les Institutions.
Après cela, il a fait savoir que sept points ont fait objet d’accord dont un accord partiel. Quant aux points 1, 3, 4, il a expliqué que contrairement aux allégations de la partie gouvernementale, ces points avaient déjà fait l’objet d’accord avec le gouvernement depuis plus de deux ans.
Se prononçant sur la question de la prime de logement qui constitue la principale pomme de discorde, le porte-parole a déploré les arguments avancés par l’État pour expliquer son refus. À l’en croire, après les propositions des syndicats, les négociateurs du gouvernement n’ont fait aucune proposition par rapport aux points cause du blocage des négociations entre les deux parties. “Les enseignants, de bonne foi, sont prêts à concéder le point 6 si les autres sont satisfaits”, a-t-il rappelé.
En réplique aux propos tenus par le ministre Boubou Cissé devant les députés, il a fait comprendre que le locataire de l’hôtel des Finances s’est lamentablement perdu dans ses chiffres. Car, ajoutera-t-il, les comparaisons faites par ce dernier ne correspondent pas du tout à la réalité. “Il faut d’abord préciser que dans la grille annexée à la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018, portant statut du personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spéciale, le plancher de la catégorie A est de 350 et non 380.
Nous vous informons aussi que les sommes de 280 000 et 226 000 Fcfa comme salaire brut d’un débutant, annoncées par le fameux ministre de l’Économie et des Finances, est une affabulation et est le signe d’un vol organisé”, a-t-il précisé.
A ses dires, dans sa volonté de tromper l’opinion, le Ministre a décidé d’occulter les primes et indemnités des fonctionnaires des autres fonctionnaires.
S’agissant au blocage des salaires, le porte-parole a laissé entendre que cela constitue une violation des droits en matière de grève. Car, dit-il, le gouvernement a effectué 30 jours de retenues sur les salaires des enseignants au mois de mars, alors que les enseignants n’ont observé que 10 jours de grève durant ce mois.
En outre, précise-t-il, le gouvernement n’a pas tenu compte des week-ends ainsi que du congé.
Dans son réquisitoire, le conférencier a rappelé que le syndicat a déposé un autre préavis de grève de 23 jours. A le croire, les cours ne reprendront que lorsque les deux points d’achoppement seront satisfaits. “La couleur de l’année relève de la responsabilité de l’État”, dit-il.
Pour la reprise des négociations, il dira que celle-ci est conditionnée au déblocage des salaires. “La reprise des négociations reste tributaire au déblocage des salaires. Même si nous devons venir dans la commission de conciliation, ce serait pour dire bonjour et retourner”, a-t-il conclu.
Boubacar PAÏTAO