Le départ de Soumeylou Boubeye Maiga est bien d’actualité au niveau du RPM, quoique le parti présidentiel soit divisé sur la question. Et le feu vert du BPN pour déclencher une motion de censure consacre un défi entre Bokary Tréta et IBK.
Le parti au pouvoir a passé toute la journée du mardi 9 avril 2019 sur la question. Une réunion extraordinaire s’est tenue où une majorité d’élus du RPM ont porté le projet de motion. Ils entendaient ainsi aller au bout de leur intention de mettre un terme à la mission de Soumeylou Boubeye Maiga à la Primature. Le plus actif n’est autre que Mamadou Tounkara, qui s’était ouvertement affiché lors des interpellations.
Mais la montagne avait alors accouché d’une souris dans les rangs du RPM car sortir de ces empoignades, moins de 8 députés étaient pour la destitution de SBM contre plus de 31. Un recul de la plupart des élus qui ont fini par mettre en minorité les porteurs du projet. Des sources proches de l’Assemblée Nationale indiquaient que la majorité gagnante avait estimé qu’il fallait laisser le peuple faire de cette question son affaire. Plus précisément la société civile qui avait investi les rues.
Beaucoup de députés n’ont pas voulu associer leur image à l’arrêt d’un gouvernement de leur obédience. Ils auraient d’ailleurs croisé le Chef de l’Etat qui avait fustigé leur posture et leur manque de solidarité. La déconvenue de l’intergroupe parlementaire face à IBK a même donné des idées à l’opposition parlementaire notamment le groupe VRD. Il sera question d’aborder face à face la motion en vue lors de la plénière du 18 Avril.
Surtout que des élus de la famille politique proche de Soumaila Cissé estiment que les divisions au RPM ne pourraient que conduire à des allégeances lors du vote. Il ne serait donc pas surprenant car les précédentes motions n’ont jamais abouti mais à travers le vote on a vu que des députés de la majorité ont donné raison à l’opposition. Sauf que la donne vient de changer avec le BPN du parti présidentiel. Consigne vient d’être donnée dans la nuit du vendredi 12 Avril pour que le parti lance une motion.
C’est dire que le bras de fer entre le Chef de l’Etat et le président de son parti est lancé. Une crise où les langues se délient au fil des jours. Des sources proches du parti indiquent que le PM ne fait qu’affaiblir le parti et ne pose pas des actions permettant au RPM de jouer convenablement son rôle. Le Chef du gouvernement est même accusé de même sources, de démettre des cadres du parti des Tisserands pour caser ceux de l’ASMA aux affaires.
Désormais, on ne se cache plus de l’objectif recherché alors que le chef de l’Etat semble avoir grand mal à se défaire de l’emprise de SBM. Ce sont donc de chaudes empoignades qui prendront forme dans les jours à venir. Pour l’heure, l’ASMA parait serein et laisse « les chiens aboyer ». Autrement dit, la motion finira par départager le litige au sommet de l’Etat avant la fin du mois d’Avril.
Idrissa KEÏTA
Le Témoin