Les grévistes ont lancé un nouveau débrayage qui durera, cette fois-ci, 23 jours pour prendre fin le 17 mai prochain, soit 552 heures d’arrêt de travail
Les six syndicats d’enseignants de l’enseignement secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale, publics signataires du 15 octobre 2016 observent, depuis hier, une grève de 23 jours, soit 552 heures qui prendra fin le 17 mai prochain. Ce débrayage intervient suite à un préavis déposé le 27 mars 2019 sur la table du ministre du Travail et la Fonction publique, chargé des Relations avec les Institutions.
Les syndicalistes exigent la satisfaction de 10 points de revendications parmi lesquels 3 font l’objet de blocage. Il s’agit notamment de l’octroi d’une prime de documentation, d’une prime de logement et de l’accès des enseignants des collectivités territoriales aux services centraux de l’Etat. Pour montrer sa bonne volonté, le gouvernement a décidé de lever la rétention des salaires des grévistes. Un communiqué du ministère du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les Institutions a annoncé la mesure hier.
« Conformément aux instructions du président de la République, et en respect dû aux autorités coutumières, religieuses, et l’ensemble des bonnes volontés, le gouvernement décide de la libération des retenues faites sur les salaires, pour fait de grève du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale », a annoncé le gouvernement qui a demandé aux enseignants de reprendre les cours et a réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue.
Mais cette volonté de s’inscrire dans une logique d’apaisement et de dialogue ne satisfait pas les syndicalistes. Adama Konaté, membre d’un des six syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre 2016, soutient que la libération des retenues faites sur les salaires n’engage que les autorités coutumières et les familles fondatrices de Bamako que le président de la République a rencontrées.
Selon lui, les salaires de certains de leurs collègues enseignants en formation, en congé de maternité et en stage de formation sont toujours bloqués. « Nous syndicalistes, ne nous reconnaissons pas dans ce communiqué, et invitons le gouvernement à travailler, conformément aux textes, en restituant nos salaires », a indiqué le syndicaliste.
Le porte-parole des six syndicats, Adama Fomba, a confirmé cette ligne dure. « Si la reprise des négociations est liée au dégel de nos salaires, celle des cours est liée à la satisfaction de nos points de revendications. Nous n’espérons pas aller à une année blanche, mais il est de notre responsabilité de nous battre pour la satisfaction de nos doléances », a-t-il soutenu. Le syndicaliste a révélé qu’il y a eu une rencontre entre le gouvernement et les grévistes, hier, au ministère de l’Education nationale pour dénouer la crise.
Sidi. Y. WAGUé
Essor