A la Maison de la Presse, le samedi 13 avril 2019, les jeunes des associations de Tabital Pulaaku et de Ginna Dogon étaient face aux Hommes des médias pour sonner l’alerte face à la situation sécuritaire et humanitaire qui prévaut dans le Centre du pays.
Etaient présents à cette rencontre, la jeunesse Ginna Dogon, représentée par Bokari Guindo et Dramane Yalcouyé, et celle de Tabital Pulaaku, représentée par Michael Barry et Hama Dicko. C’est devant un parterre de journalistes et de militants des deux associations.
Pour ouvrir les débats, une minute de silence a été observée en hommage à toutes les victimes de cette crise que traverse notre pays, le Mali, de 2012 à nos jours.
Sans plus tarder, main dans la main, ces jeunes Ressortissants de la Région de Mopti ont tout prioritairement souligné la nécessité De procéder au désarmement de toutes les milices opérant dans les Régions et localités du Centre du pays.
Aux dires de Bokari Guindo, Représentant de la jeunesse de l’association Ginna Dogon, « il faudrait désarmer tout le monde, tous les porteurs d’armes, à part les militaires ».
A son tour, Michael Barry de la jeunesse de l’association Tabital Pulaaku, a dénoncé la circulation d’un nombre important d’armes dans la zone, constituant une menace totale pour les populations locales.
Selon lui :« La Région de Mopti enregistre déjà des déplacés, des écoles fermées, des bétails disparus, des stocks de vivres volés ou partis en fumées, la malnutrition chronique, de plus en plus de difficultés de mobilité des personnes et des biens. «Face à cette situation, le Gouvernement du Mali, à travers ses structures concernées, notamment la Mission d’Appui à la Réconciliation Nationale (MARN), tente tant bien que mal d’endiguer le mal», a-t-il précisé dans son discours.
Il faut rappeler que le Mali traverse actuellement une des crises les plus graves de son Histoire. Une crise qui a commencé dans les Régions du Nord et s’est progressivement déplacée dans les celles du Centre ; précisément à Mopti et Ségou.
Quant à Dramane Yalcouyé de Ginna Dogon, il dira que cette situation d’insécurité a occasionné plus de 60.000 Déplacés dans les Régions de Mopti et a entrainé la fermeture de plus de 500 écoles. De même, a-t-il poursuivi, cette crise a fait disparaitre des dizaines de milliers de têtes de bétails et fait planer une menace de famine sur 3.000.000 de personnes.
C’est à la lumière de toutes ces interventions que Hama Dicko de Tabital Pulaaku soulignera que la situation ne fait que s’empirer, progresser et s’accroitre malgré tous les efforts fournis par le Gouvernement.
«Devons-nous rester spectateurs devant cet effritement dangereux de la dynamique du vivre ensemble qui a existé entre nos communautés depuis des siècles ?», s’est-il interrogé anxieusement.
A cet effet, M. Dicko a soutenu que le Gouvernement doit redoubler d’efforts afin que son autorité soit effective sur toute l’étendue du territoire national. Il a aussi invité le Gouvernement à identifier tous les belligérants et à engager un dialogue sincère, inclusif pour une résolution urgente et définitive de la crise en question.
«Nous comptons bien organiser des forums communautaires, mettre les autorités coutumières et traditionnelles en place pour pouvoir dialoguer sur la question des armes », a affirmé Michael Barry. En fait, les conférenciers se sont tous montrés être convaincus qu’il n’y aura pas de paix durable ni de réconciliation sans la présence réelle de l’État sur l’ensemble des Régions du Centre et partout au le Mali. C’est pourquoi, dira Bokari Guindo : «Le rôle de l’État est vital. Étant donné que personne ne pourra garantir la stabilité sans l’apport de l’État », a-t-il précisé.
Enfin, les conférenciers ont tenu à saluer et à remercier les efforts de tout un chacun ayant aidé à la réussite de la présente rencontre ; particulièrement aux femmes et aux hommes des médias et aux jeunes Ressortissants de la Région de Mopti pour le précieux appui qu’ils ne cessent d’apporter au processus de restauration de la confiance entre toutes les communautés nationales.
M.S