À travers un discours franc animé comme à l’accoutumée d’un emploi exagéré du subjonctif, le président de la République malien s’est adressé à son peuple ce mardi afin de répondre à certaines grandes préoccupations de l’heure, des sujets sur lesquels aucun citoyen ne cesse de s’interroger. S’il a commencé ce discours par déplorer le drame survenu le lundi soir à Paris à travers l’inflammation de Notre-Dame de Paris, il terminera par l’une des questions les plus brûlantes de l’heure au Mali : la révision constitutionnelle.
Au sujet de laquelle il a tenu à informer la tenue des concertations nationales du 23 au 28 avril. Période durant laquelle il se dit déterminer à suspendre tous ces déplacements à l’étranger afin de rester à l’écoute de la société civile, des classes politiques ; bref de tous les Maliens voulant prendre part à ce débat en faisant comprendre ses remarques et ses suggestions.
En ce qui concerne la question du centre, le locataire de Koulouba ne l’a pas négligée. Au contraire, il s’est étendu sur cette problématique prioritairement parmi les sujets nationaux. Parlant de l’atrocité survenue à Ogossagou le 23 mars dernier, le chef de l’État a informé du renforcement des effectifs des forces de sécurité dans la zone. « L’État pour sa part, n’acceptera pas de dérogation et il sévira avec la même rigueur contre toutes les milices, tous les fauteurs de guerre », dit-il.
Quant aux déplacés du centre, il a prévu leur prise en charge à travers le programme présidentiel d’Urgence Sociales. À ce titre, il se dit décidé à débloquer une somme d’un milliard de francs CFA pour leur cause.
« Sur mes instructions, le Gouvernement procédera également à un glissement de crédits de douze milliards de francs CFA vers les services sociaux de base dans le cadre du Plan de Sécurisation Intégré des Régions du Centre (PSRIC) », rassure-t-il également.
Parlant de la crise éducative, IBK a réitéré sa volonté de mettre les enseignants dans les conditions acceptables de travail :
« Il n’est pas question de laisser l’enseignant être le parent pauvre du développement de la nation ». Ainsi, il saisit cette opportunité pour instruire au gouvernement la tenue prochaine d’une négociation intelligente, franche visant à montrer les possibilités de l’État dans la résolution de cette crise. Il a également invité la jeunesse à travers ce discours à la nation à plus de rationalisme en refusant toute manipulation politicienne.
Notons que dans ce discours, l’une des grandes préoccupations des Maliens n’a pas été clairement évoquée par le président à savoir le départ de son Premier ministre à travers une motion de censure. Cette abstinence en dit long sur cette situation et surtout quand on se donne le droit d’approfondir les réflexions sur le dernier paragraphe de son discours :
« Notre pays a la chance de bénéficier de la présence de veilleurs vigilants, impliqués et inlassables. Grâce à eux, nous sommes parvenus jusqu’ici à éviter que les comportements extrêmes ne balaient la pondération bien connue de notre peuple. Il nous faut donc écouter et amplifier les voix qui nous appellent à la raison et surtout à l’unité. C’est ensemble que nous nous préservons, c’est ensemble que nous nous sauverons. Évitons donc d’allumer de nouveaux brasiers en dispersant les braises de la discorde et de l’intransigeance. »
Fousseni TOGOLA
Le Pays