Le président en exercice du conseil de sécurité de l’ONU, Christoph Heugsen, se préoccupe plutôt pour la mise en œuvre de l’accord d’Alger. La preuve, c’est cette déclaration (sous forme d’ultimatum adressé aux signataires de l’accord d’Alger) émanant du siège de l’ONU à New-York. Et le président Ibrahim Boubacar Keita n’a pas tardé à réagir « s’exécuter… ! »
Dans sa déclaration, le diplomate allemand dit clairement ceci: « Le Conseil exhorte le Gouvernement malien et les groupes armés de la Plateforme et de la Coordination à continuer d’accélérer l’application de l’Accord au moyen de mesures sérieuses, significatives et irréversibles, à prendre de manière urgente. Il souligne l’importance d’une plus grande appropriation et priorisation de la mise en œuvre de l’Accord. Il encourage l’adoption par les parties maliennes d’une feuille de route révisée avec un calendrier clair, réaliste et contraignant, portant sur un nombre restreint de priorités, y compris l’aboutissement de la réforme constitutionnelle à l’issue d’un processus de collaboration et de participation, l’adoption d’un plan global en vue d’un redéploiement effectif des Forces de défense et de sécurité maliennes réformées et reconstituées vers le nord du Mali, ainsi que la création de la zone de développement des régions du nord.
Alors questions : est-ce cette injonction émanant de l’ONU qui fait trembler le président IBK ?
Pour mettre la pression sur IBK, Christoph Heugsen poursuit: « Le Conseil regrette vivement que plusieurs dispositions de l’Accord évoquées au paragraphe 4 de la résolution 2423 (2018) n’aient pas encore été pleinement appliquées, voire amorcées, malgré ses appels répétés dans ce sens, ces derniers mois. »
Quelques jours seulement après cette injonction émanent de New-York, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita semble céder pression dans son adresse à la nation du mardi 16 avril dernier. Il déclare : « je ne peux cependant pas ignorer le fait que parmi les représentants des forces politiques et sociales rencontrés la semaine dernière figurent des interlocuteurs qui, animés de raisons positives, ont souhaité que se poursuive et s’approfondisse le débat autour des évolutions prises en charge par la révision constitutionnelle. Cela afin de renforcer le consensus populaire autour de la future loi fondamentale.
Mon souhait n’est pas non plus de mettre à la marge d’une entreprise aussi importante pour l’avenir de notre pays les formations politiques et les associations qui souhaitent l’organisation d’un débat national en préalable de la tenue d’un Référendum. Aussi ai-je décidé de confier à un triumvirat la tâche de diriger un cadre de concertation nationale regroupant du 23 au 28 avril 2019 les représentants de toutes les forces politiques et sociales de notre pays.
Les remarques et propositions issues des travaux de ce cadre de concertation seront prises en compte dans l’avant-projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992. Celui-ci sera adopté en Conseil des Ministres avant d’être déposé à l’Assemblée Nationale.
Durant toute cette période, j’annulerai tout déplacement hors du pays pour me consacrer entièrement à votre écoute ».
Mémé Sanogo
L’aube