3eCONGRES ORDINAIRE DU HCIM
Le Chef de l’Etat a présidé la cérémonie d’ouverture officielle du 3e congrès ordinaire du Haut Conseil Islamique, le samedi 20 avril 2019, au Centre International de Conférences de Bamako (CICB). A cette occasion, El hadj Ibrahim Boubacar Kéïta a plaidé pour un Mali uni dans la diversité.
D’entrée de jeu, le Représentant des familles fondatrices de Bamako a fait comprendre que “nous sommes tous des Musulmans”. Celui-ci a placé le congrès sous la protection divine.
La Maire de la Commune III a salué le rôle des leaders religieux dans l’encrage de la Paix et de la Démocratie au Mali. “Nous avons soif de la Paix, nous avons besoin de prier pour la Paix”, a-t-il indiqué. Cela, tout en plaçant le congrès “sous le signe de la paix et de la cohésion”. Avant d’ajouter: “La promotion de la paix doit être notre credo, quel que soit notre bord politique”, a-t-il dit.
Prenant la parole, le Président sortant du HCIM, l’Imam Mahmoud Dicko, a présenté toutes les excuses du HCIM pour avoir oublié d’inviter les frères des autres confessions religieuses: le Cardinal Zerbo et les protestants. “Ils auraient dû être là pour partager ce moment de communion avec nous, pour la paix et la réconciliation“, a-t-il souligné.
Il a remercié le Chef de l’Etat de sa présence à la cérémonie. Il remercié le Gouvernement qui a pris l’entièreté des frais d’organisation du congrès. “Nous avons les moyens de relever les défis de la paix. Le Mali regorge de ressources nécessaires pour relever ce défi“, a martelé l’Imam Dicko. Aussi, il a appelé les futurs membres de l’institution religieux et les fidèles musulmans à rester unis autour du Bureau entrant.
Dans son discours d’ouverture des travaux, le Chef de l’Etat a invoqué le Tout Puissant pour qu’il nous accorde la paix et la concorde avant d’appeler tous les Maliens à la quiétude et à l’entente: « Il nous faut, cependant, nous arrêter pour nous interroger sur ce qui nous arrive ici au Mali en particulier et dans le Sahel en général. Je veux parler de l’Islam intolérant, sectaire, si cela est encore digne d’être appelé Islam, qui crée l’insécurité, la désolation et hélas trop souvent la mort chez nous. Des Imams exécutés parce qu’ils rejettent l’extrémisme qui dénature leur Religion; des femmes fouettées parce qu’elles ne portent pas le voile ; des enfants privés de leur ballon de football au nom de la charria, de leur charia. Cela n’est pas l’Islam que cette terre a connu, de Tombouctou au Wagadou, du Songhoï au Macina. Ce n’est pas l’Islam d’Arawane, ce n’est l’Islam des Kounta, ce n’est pas l’Islam des Sangaré-Barry, ce n’est pas l’Islam des Tall, des Cheick Hamanoullah. Il est temps, chers frères et sœurs en Religion, que les musulmans de notre pays condamnent d’une voix, agissent d’une voix, agissent d’un même élan, à l’image de l’un de nos voisins hier victime du salafisme armé mais aujourd’hui revenu à un Islam de tolérance et d’amour grâce à l’action militante et concertée de tous ses ulémas».
Le 3e congrès ordinaire du HCI a pour thème « La réconciliation pour la paix », un thème d’actualité et fondamental de nos jours dans notre pays.
Le Président de la République a souhaité que les participants s’impliquent plus fortement à la réussite de ce 3e congrès ordinaire du Haut Conseil Islamique du Mali pour vaincre le terrorisme plus singulièrement dans le Centre du Mali et mettre fin aux conflits intercommunautaires dans notre pays « Oui, tenons ce congrès sur notre islam ; entendons-nous sur les lignes rouges , ce qu’on peut faire à un musulman mais aussi ce qu’un musulman peut faire à son prochain. Faisons-le au plus vite, car nos populations vivent sous le joug du terrorisme ; nos forains et nos militaires sautent sur les mines, nos ethnies vivant jadis dans la cordialité commencent à se livrer la guerre. La réponse sécuritaire est indispensable et l’Etat ne se dérobera pas. Mais le Haut le Conseil Islamique, conformément à sa vocation, peut prendre les devants et la parole , au profit de l’Islam , dans l’intérêt des musulmans que le pouvoir des fusils désoriente de plus en plus dans certaines parties de notre pays où l’islam n’a jamais été un bras amputé , un corps lapidé mais une main et une porte qui s’ouvrent », a expliqué IBK.
Remarquant avec regret les absences des frères des autres confessions religieuses à la cérémonie d’ouverture, notamment Son Éminence Cardinal Jean Zerbo de l’Eglise Catholique et le Pasteur Révérend Nouh Ag Infahi Yattara de l’Eglise Protestante, le Président de la République a souhaité leur présence à la cérémonie de clôture prévue du dimanche 21 avril 2019.
Le Chef de l’Etat a aussi remercié le Président sortant du HCI, Mahmoud Dicko: « Vous avez accompli pleinement et dignement votre mission à la tête de cette faîtière des musulmans. Vous avez su assurer avec brio, l’interface et la représentation, ici au Mali comme à l’extérieur du Mali. C’est un grand leader qui s’en va. Président sortant, vous restez un frère, malgré les divergences qui peuvent arriver, malgré nos fâcheries d’Homme. Un frère sortant n’existe pas chez moi. Nous serons appelés à cheminer ensemble, à nous supporter l’un et l’autre pour le temps qui nous reste ici-bas et je suis heureux et fier d’être votre frère », a assuré IBK.
Le Président de la République a été salué et remercié par le Président sortant du HCIM, l’Imam Mahmoud Dicko pour sa constance dans le soutien et l’accompagnement du HCI et également son Gouvernement pour la prise en charge intégrale de l’organisation de leur 3e Congrès ordinaire. L’Imam Mahmoud Dicko en a profité pour appeler les musulmans et les participants au Congrès à la prière, aux bénédictions pour la paix, la réconciliation et la tolérance, l’unité de tous les fils et toutes les filles du Mali.
C’est aux environs de 12 h que le Président de la République a solennellement déclaré ouverts les travaux du 3e Congrès ordinaire du HCI.
La cérémonie a été marquée par des prières et bénédictions pour la paix et la réconciliation dans notre pays et par des allocutions dont celle du Représentant des familles fondatrices de Bamako, celle du Représentant de la commission d’organisation du 3e congrès et tous ont exprimé leur soif de paix et de réconciliation dans un Mali apaisé pour son développement socio-économique.
A l’issue du congrès qui a pris fin le dimanche 21 avril 2019, un nouveau Bureau du Haut Conseil Islamique du Mali a été mis en place, dirigé par Chérif Ousmane Madani Haïdara, pour un mandat de 5 ans renouvelable.
D.C.A