Le chef du gouvernement a assuré que la passation de service avec son prédécesseur a eu lieu dans un esprit d’apaisement, de sérénité, de confiance et de cohésion.
«Je ne suis pas un Messie, mais je suis et je serai un serviteur de l’Etat au service du peuple, à l’écoute de ce peuple-là et toujours animé d’un profond désir qui sera celui de pouvoir répondre aux attentes et aux aspirations du peuple». Le nouveau Premier ministre, Dr Boubou Cissé, déclinait ainsi sa vision lors de sa prise de fonction, hier, aux termes de la cérémonie de passation de service avec son prédécesseur Soumeylou Boubèye Maïga.
Le désormais ancien Premier ministre aura passé 16 mois à la tête du gouvernement. Seize mois de bons et loyaux services rendus à la nation, que le Dr Boubou Cissé n’a pas manqué de saluer lors du tête-à-tête qu’il a eu avec son prédécesseur.
«J’ai félicité le Premier ministre sortant pour le travail accompli durant ces 16 derniers mois. Des remerciements au nom du président de la République, en mon nom propre et surtout au nom de l’ensemble des membres du gouvernement qu’il a eu à diriger», a confié le nouveau Premier ministre aux médias. Dr Boubou Cissé a aussi souhaité bon vent à son aîné, « tout en sachant que nous pourrions continuer à compter sur son expérience au service du Mali».
Le Premier ministre a ensuite exprimé toute sa gratitude au président de la République pour la confiance en lui placée en une période aussi particulière de l’Histoire de notre pays. En effet, Dr Boubou Cissé prend le relais à un moment où notre pays traverse des épreuves et des défis qui, de son appréciation, «sont tout aussi importants que complexes». Comme quoi la tâche s’annonce titanesque. Et le nouveau locataire de la Primature en est conscient. Il a dit mesurer le poids des responsabilités, «l’immensité des tâches et surtout l’ampleur des attentes du peuple malien vis-à-vis du futur gouvernement».
Un gouvernement que le président de la République a souhaité être de large ouverture, après avoir eu une large consultation avec l’ensemble des forces politiques.
Revenant sur la cérémonie de passation, Dr Boubou Cissé a confié qu’elle s’est déroulée dans la pure tradition républicaine. Plus important, a-t-il ajouté, elle a eu lieu dans un esprit d’apaisement, de sérénité, de confiance et de cohésion. Ainsi, souhaitera-t-il que ce même état d’esprit anime l’ensemble des filles et fils du Mali, «pour que nous puissions relever les défis complexes auxquels nous faisons face aujourd’hui et amener notre pays à un bonheur que chacun demande».
Il s’est dit persuadé que notre Histoire, nos traditions et nos valeurs ont déjà ancré en chacun des Maliens les ressorts nécessaires qui permettront d’utiliser la crise pour rebondir et faire de notre pays un endroit meilleur. Le leitmotiv du nouveau Premier ministre est de répondre aux aspirations de la génération présente et construire le futur pour les générations à venir.
Issa Dembélé
Soumeylou Boubèye Maïga : «LE PAYS A BESOIN DE PLUS DE RASSEMBLEMENT, D’UNITÉ ET SURTOUT DE MOINS DE DISSENSIONS»
Juste après la passation de service avec son successeur, l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga s’est confié à la presse, félicitant son remplaçant pour le choix et la confiance que le président de la République vient de lui témoigner.
Il s’est dit persuadé que Dr Boubou Cissé a «toutes les qualités et qu’il est parfaitement imprégné de tous les enjeux, de tous les défis et de toutes les problématiques que nous connaissons». Ainsi, Soumeylou Boubèye Maïga ne doute point de la capacité de son successeur à mener sa nouvelle mission à bon port, «comme il a déjà réussi à maintenir notre cadre macroéconomique assez stable, malgré les tourments dans lesquels nous étions ; et de manière à susciter la confiance de nos partenaires et puis à mettre l’économie de notre pays sur de bons rails».
Soumeylou Boubèye Maïga a mis l’occasion à profit pour réitérer ses remerciements au chef de l’Etat pour la confiance en lui placée et de «nous avoir permis de servir notre pays à un si haut niveau dans un moment considéré comme crucial dans notre Histoire». Pour le désormais ancien Premier ministre, «nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins» et le pays a besoin de plus de rassemblement, d’unité et surtout de moins de dissensions. «Moins de dissensions parce que les différences qui sont normales en démocratie ne doivent pas être synonymes de dissensions», a-t-il expliqué, ajoutant qu’il restera «totalement mobilisé» pour soutenir l’action du gouvernement et du président de la République. Aussi, a-t-il assuré qu’il veillera à ce que le nécessaire rassemblement auquel le président Keïta travaille soit en conformité avec la consolidation des acquis et avec le respect de la volonté clairement exprimée par les citoyens à l’occasion des élections de 2018. «Donc, nous restons toujours au service du pays et puis nous allons de l’avant. Ça c’est le plus important», a-t-il conclu.
I. D.