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Gouvernement de large ouverture: difficile, mais pas impossible

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Conformément à la directive donnée par le président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, de former un gouvernement de ‘’large ouverture et de mission’’, le nouveau Premier ministre Boubou Cissé a entamé ses consultations, depuis mardi 23 avril 2019, qui se sont poursuivies, hier mercredi.

Si le Dr Cissé n’a pas encore rencontré d’obstacle majeur apparent dans sa démarche, il doit pourtant éviter les pièges, relatifs notamment au double jeu des acteurs en face, dont le oui de certains est profondément hypocrite.

L’unanimité est presque faite autour des défis qui se posent à la nation malienne, ces temps-ci : insécurité, conflits intercommunautaires, grève des enseignants, paupérisation des masses, réformes institutionnelles et administratives, etc.

Ces défis, selon plusieurs observateurs de la scène politique nationale, exigent non seulement un gouvernement de large ouverture, mais également de combat.

Autrement dit, un gouvernement de mission, capable de produire des résultats appréciables dans un délai raisonnable. C’est pourquoi, partout où il a passé, le Premier ministre a invité ses hôtes à rejoindre la synergie républicaine en marche pour relever ensemble les défis qui se posent au pays.

À l’alliance politique Ensemble pour le Mali (EPM), le soutien au Premier ministre ne souffre d’aucun doute. Et le Dr Bokary Tréta, au nom de ses pairs, de rassurer le Dr Boubou Cissé de l’accompagnement de la majorité présidentielle dans l’unité et dans la cohésion sociale.

Chez le chef de file de l’Opposition, Soumaïla Cissé (leader du FSD) comme chez l’ancien ministre Housseini Amion Guindo de la COFOP, l’accueil chaleureux trahissait des doléances préalablement posées. En effet, elle a, en tout cas, comme la Majorité présidentielle, fait des bénédictions au nouveau Premier ministre pour le succès de sa mission.

Avant de dévoiler son équipe de choc, le PM Boubou Cissé devrait rencontrer d’autres acteurs politiques et de la société civile, hier.

Toute la question est aujourd’hui de savoir les partants et non partant pour le gouvernement de mission annoncé. Si le message de l’alliance EPM est suffisamment clair et précis pour ne laisser transparaitre le moindre soupçon sur la non-participation de ce regroupement, il n’en est pas de même pour l’opposition, dont le chef de file, Soumaïla Cissé, avait été auparavant, on ne peut plus précis sur les antennes de RFI : « J’ai rencontré le président samedi à sa demande et il ne m’a pas un seul instant parlé du Premier ministre. Il m’a demandé de lui envoyer une liste de noms pour entrer au gouvernement. Ce, à quoi, je lui ai répondu qu’il fallait au préalable un accord politique. Il a promis de me rappeler, mais ne l’a jamais fait ».

Au regard de ces affirmations, la Faatya et les bénédictions formulées ce mardi après-midi par les responsables de l’opposition avec le PM peuvent être considérées comme une simple apparence. Puisque cet accord politique auquel le chef de file de l’opposition s’agrippe, depuis quelques mois, n’a toujours pas connu son épilogue.

Pour rappel, dans le cadre d’un dialogue politique engagé, le président de la république avait déjà rencontré une importante partie de la classe politique et même de la société civile sur la situation politico-sécuritaire du pays, des rencontres qui n’ont pas véritablement abouti à grande chose. Toutefois, ces rencontres, qui ont été prolongées au niveau des états-majors politiques, ont permis à différents bords de dégager leur analyse de la situation et même proposer des pistes de sortie de crise.

Globalement, ces propositions tournent autour de la tenue d’un ‘’dialogue refondateur pour le Mali’’. C’est dans ce sens que lors de son adresse à la nation, le président IBK avait même annoncé l’organisation d’un Cadre de concertation nationale initialement prévu du 23 au 28 avril 2019. La tournure des événements, notamment la démission du Premier ministre SBM et de son gouvernement, en a voulu autrement. Puisque le Cadre de concertation nationale annoncé a été reporté à une date ultérieure par la Présidence de la République.

En tout état de cause, pour la réussite des réformes institutionnelles et administratives déjà engagées, le nouveau locataire de la Primature doit être en mesure de rassembler les Maliens de tout bord autour de l’essentiel qui nous unit, à savoir le Mali.

Sa déclaration d’après passation des pouvoirs avec le PM sortant est déjà rassurante pour la suite de la mission délicate dont il a la charge de mener.

« Je ne suis pas un messie, mais je suis et je serais un serviteur. Un serviteur de l’État ; un serviteur de l’État au service du gouvernement ; un serviteur de l’État au service du peuple ; à l’écoute de ce peuple-là et toujours animé d’un profond désir qui serait celui de pouvoir répondre aux attentes et aux aspirations de ce peuple-là. Et cela dans la limite de nos possibilités et surtout et toujours dans un langage de vérité », avait-il confié à la presse.

Par Sidi DAO

Info Matin

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