Le Mali est en proie à plusieurs maux qui se situent à la base de son développement. Parmi ces maux, il y a entre autres, la mauvaise gouvernance, l’injustice et surtout la corruption. Cette dernière est un véritable fléau qui gangrène tous les secteurs de la vie du pays et surtout les services publics.
Dans tous les Etats modernes, les services publics ont pour rôle non seulement de permettre le fonctionnement de l’Etat mais aussi servir d’intermédiaire entre l’Etat la population. Cette dernière, dans certaines de ces démarches administratives, éducatives ou même professionnelle est obligée de se rendre aux administrations publiques pour avoir certains documents. Parmi ces documents, nous pouvons citer le certificat de nationalité, de résidence, la carte d’identité nationale, le passeport, la carte NINA etc. Comme c’est très normal dans les textes, l’obtention de tous ces documents est liée à des conditions qui varient d’un document à un autre mais la réalité en est tout autre sur le terrain.
Triste réalité !
Malgré que les conditions soient tous établies et communiquées par le gouvernement via ses canaux d’information, la pratique est toute autre. La population, dans sa naïveté se fait arnaquer quotidiennement dans l’établissement de certains de ces documents par les agents publics. L’exemple frappant et presque connu de tous est la demande d’un certificat de nationalité. Ce document, dont le but est d’attester par l’autorité en charge (mairie ou commissariat de police) le lieu de résidence de celui qui en fait la demande, est gratuit selon le site du gouvernement au moment où nous écrivons cet article. Il suffit juste pour le demandeur de fournir les pièces d’identité ou d’acte de naissance accompagnées d’un timbre de 200 F CFA. Il se trouve que des prix fictifs, sans aucune légalité ou justification possible, ont été fixé par la majorité des agents de l’Etat chargé de la délivrance de ce fameux document. Le prix généralement exigé par ces hors-la-loi est la somme de 750 F CFA et ce à la mairie tout comme dans le commissariat. Sans aucune quittance délivrée, le Malien lambda paye cette somme en faisant ainsi intuber par ceux qui sont censés l’informé et luttés contre la corruption en tant qu’autorité. Selon un agent de la police approché sous anonymat, il semblerait que c’est le commissariat lui-même qui se charge de la copie et de l’achat des papiers sur lesquels sont imprimés ce document. Raison pour laquelle ils le vendent pour couvrir les dépenses de production. Un autre cas courant est la demande d’une carte d’identité nationale. Cette pièce, dont le cout de délivrance officiellement est 1000 F CFA avec un timbre de 500 F CFA est souvent délivrée aux citoyens à la somme de 1000 F CFA dans certains commissariat.
Les causes de ces gabegies dans les administrations
Cette situation irrégulière, dans nos services publics est du à plusieurs raisons qui varient d’un niveau à un autre.
D’abord nous avons un déficit cruel de communication de la part de l’Etat pour informer la population par rapport aux démarches administratives et leurs modalités. La population, analphabète à hauteur de 69%, n’est pas considérée comme la réalité l’exige dans le fonctionnement des administrations publiques qui n’ont d’autres objectifs que de les servir. A cause du manque d’information, la population dévient une proie facile pour les agents de l’Etat malsains.
Il y a aussi le manque de civisme de ceux qui connaissent la réalité mais qui s’adonnent exprès à la corruption. Nous avons des personnes qui connaissent réellement la modalité de certaines démarches administratives mais qui les contournent, avec la complicité des agents publics, pour avoir gain de cause à moindre coût.
Campagne de sensibilisation de certaines associations
Pour lutter contre cette situation, le comédien et ex-candidat à l’élection présidentielle de 2002, Habib Dembélé dit Guimba National et son mouvement ‘’Mali Anka Ile Leydimé’’ s’attelle à publier sur leur page Facebook l’ensemble des démarches administratives que la population effectue auprès des services publics avec leurs coûts. Le but est de jouer le rôle de nos autorités en informant et sensibilisant la population afin qu’elle puisse échapper à tout arnaque au niveau des services publics.
Il y aussi l’Association pour la Citoyenne Active et la Démocratie (AJCAD-Mali) qui avait mené une campagne de sensibilisation contre la corruption des agents des services publics était ‘’Pas de payement sans quittance’’.
Ousmane Dembélé
L’Aube