En ces heures où beaucoup de doutes, d’interrogations et même de suspicions surgissent au sein des forces du changement, il est utile de rappeler que, la démission de SBM, est la conséquence directe de la pression populaire parachevée par l’unité d’action des députés. Donc une victoire du peuple.
Aussi, nul besoin de rappeler que l’échec était patent dans tous les domaines. SBM aura été pour bon nombre de maliens une grande déception. Son départ forcé, ouvre une nouvelle ère qui pourrait être bénéfique si elle est bien comprise par tous les acteurs publics. Pas seulement que politiques mais de toutes les sensibilités sans exception.
Ce qu’il faut comprendre dans la situation actuelle, c’est que l’offre présidentielle de « gouvernement de large ouverture » est en réalité annonciatrice d’ une transition qui ne dit pas son nom.
Cette transition dont dépend largement le salut de notre pays, est une période de réformes qui commencera par des concertations nationales inclusives et qui se terminera par l’organisation des élections régionales et législatives.
A mon avis six à dix mois seront nécessaires pour réformer et moderniser les institutions, créer un organe autonome de gestion des élections et organiser les scrutins: référendaire, régional et législatif.
Bien entendu, la sécurisation et la stabilisation du pays, l’amorce d’une gouvernance vertueuse, restent les priorités brûlantes. La situation est certes alarmante avec la région de Ségou et le Sahel Occidental qui sont gravement menacés par les activités de Bamoussa Diarra, le commandant JNIM qui a attaqué Dioura et Guiré. Il n’est pas à exclure l’attaque d’autres camps FAMAS de la part des terroristes (que dieu nous en preserve ) et cela, avec des conséquences psychologiques et politiques imprévisibles.
A tout cela, il faut ajouter le désastre humanitaire dans la région de Mopti, qui est ravagée par la Katiba du Macina et la guerre civile intercommunautaire avec son lot de crimes abominables commis au Nord-Est et ailleurs.
C’ est dire combien la situation malienne est mauvaise, délicate, précaire et requiert donc un sursaut national.
La majorité présidentielle a pris une décision historique, pleine d’humilité, de reconnaître enfin sa limite, son échec, en acceptant la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Il appartient aujourd’hui à l’opposition d’être à la hauteur des enjeux de l’heure, en prenant l’engagement historique de saisir la main tendue « même sale », du président. L’heure est au rassemblement.
Aujourd’hui comme hier, nous avons le choix : laisser le pays entre les mains d’une bande d’incompétents, qui, depuis six ans ont mis ce pays à genoux, vilipender nos ressources publiques, opposé les couches sociaux professionnelles ou mieux, ou apporter notre contribution à la construction de l’édifice, en arrêtant l’hémorragie.
La signature d’un accord politique est la première étape de ce processus de transition. Tachons de la réussir
Source: Etienne Fakaba Sissoko