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Macron et Merkel à Berlin pour un sommet sur les Balkans

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Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin le 18 novembre 2018

Emmanuel Macron et Angela Merkel se retrouvent lundi à Berlin pour un sommet des Balkans avec l’espoir de briser la glace entre la Serbie et le Kosovo, dont les relations sont au plus mal 20 ans après leur conflit guerrier.

“Nous voulons apporter l’expérience historique de la réconciliation et de la coopération active entre l’Allemagne et la France. C’est pertinent au regard du contexte historique des Balkans”, a indiqué la présidence française.

Mais compte tenu des tensions entre Belgrade et Pristina, Berlin reste prudent sur les objectifs.

Le gouvernement allemand parle ainsi d’un “échange de vue” visant à promouvoir la “stabilité de la région et en particulier de trouver un moyen pour relancer le dialogue entre la Serbie et le Kosovo”.

Il y a deux décennies, une guerre avait fait perdre à Belgrade le contrôle du territoire kosovar. Mais la Serbie considère toujours le Kosovo comme une de ses provinces.

Paris et Berlin ont aussi convié à ces discussions des dirigeants d’autres pays des Balkans: Monténégro, Albanie, Macédoine du Nord, Croatie, Slovénie ou Bosnie-Herzégovine. Les discussions prévues pour quatre heures débuteront vers 15H30 GMT.

L’initiative franco-allemande s’ajoute à des pourparlers, sous l’égide de l’Union européenne, en vue d’un rapprochement Serbie-Kosovo. Ceux-ci sont au point mort depuis des mois.

– Vieux démons –

L’été dernier, le dialogue semblait pourtant pouvoir repartir en s’appuyant sur l’idée, défendue par les présidents serbe Aleksandar Vucic et kosovar Hashim Thaçi, d'”échanges de territoires” ou de “corrections frontalières”, avant une reconnaissance mutuelle.

Le chef d’Etat serbe espérait manifestement accélérer ainsi la marche de son pays vers une adhésion à l’UE. Le projet est toutefois loin de faire l’unanimité à l’intérieur des deux pays et en Europe.

AFP/Archives / Armend NIMANIUn graffiti “Merci l’Otan” avec le drapeau des Etats-Unis à Stagovo (Kosovo) le 24 mars 2019

La diplomatie allemande y voit un risque de réveiller les vieux démons balkaniques, dans une zone déchirée par les guerres durant les années 1990.

Sans le dire officiellement, la France est beaucoup plus ouverte, tout comme les Etats-Unis et certains responsables de l’UE.

Pour le commissaire européen à l’élargissement Johannes Hahn, une accélération du processus d’intégration à l’UE est primordiale pour la paix dans la région. “Soit nous exportons de la stabilité, soit nous importons de l’instabilité”, a jugé l’Autrichien dans un entretien au journal allemand Handelsblatt de lundi.

A peine entamé, le dialogue serbo-kosovar avait tourné court après l’obstruction serbe à la candidature du Kosovo à Interpol, puis par la décision de Pristina d’imposer des droits de douane de 100% sur les produits d’importation serbes.

Le chef du gouvernement kosovar affirme que cette mesure commerciale punitive sera maintenue tant que Belgrade ne fera pas preuve de souplesse sur la reconnaissance de l’indépendance de son pays. De son côté, la Serbie refuse de revenir à la table des discussions de l’UE tant que ces droits n’auront pas été supprimés.

– Retrouvailles Merkel-Macron –

Des deux côtés, les attentes à Berlin sont du coup très mesurées.

AFP/Archives / ANDREJ ISAKOVICUn plan du monde montre en bleu les pays qui ne reconnaissent pas l’indépendance du Kosovo, à Belgrade le 27 janvier 2019

“A l’heure actuelle je ne vois pas bien comment et de quoi parler avec Pristina”, a affirmé le président serbe la semaine dernière lors d’une visite à Pékin.

Au Kosovo, le président Hashim Thaçi a jugé que le sommet “pourrait ouvrir des opportunités” ou être “décevant”.

En marge de la question des Balkans, la rencontre entre Angela Merkel et Emmanuel Macron, qui s’adresseront à la presse vers 15H15 GMT, sera la première depuis les critiques inhabituelles exprimées par le président français la semaine dernière à l’encontre de Berlin.

Qu’il s’agisse du Brexit, des relations commerciales avec les Etats-Unis ou des dossiers économiques, Paris ne cache plus sa frustration à l’égard du gouvernement Merkel, dans un contexte envenimé par la proximité des élections européennes.

Le sommet des Balkans sera également l’occasion pour Paris “de réengager la France d’une façon plus active dans la région des Balkans occidentaux”, a indiqué la présidence française.

M. Macron effectuera une visite à Belgrade “cette année”, a ajouté l’Elysée. Celle prévue en décembre avait été annulée à cause de la crise des “gilets jaunes”.

AFP

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