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DE L’ACCORD POLITIQUE DE SORTIE DE CRISE : Vers un dénouement heureux

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De la dernière monture du document, on peut noter des points d’amélioration qui sont à encourager, mais force est aussi de constater des points de blocage qui ne sauraient être maintenus dans la version finale.

Après la présentation de ces points, nous vous proposons notre lecture de la situation à ce stade.

Des avancées majeures sur la base du document de synthèse :

  • Le choix du premier ministre ne fait plus l’objet de contestations et est accepté de tous les acteurs.
  • Les missions attribuées au prochain gouvernement, qui vont de l’organisation des concertations nationales inclusives, des réformes politiques et institutionnelles, à l’apaisement du climat social entre autre, font enfin l’unanimité – Le principe de l’organisation d’un dialogue politique national inclusif avant toute révision constitutionnelle, assortie d’une feuille de route et d’un chronogramme précis de mise en œuvre est également désormais un acquis majeur.
  • Les recommandations issues du dialogue politique national inclusif seront remises au comité d’experts pour la réforme constitutionnelle pour une revue technique.
  • Il est également convenu de

Procéder à la réforme constitutionnelle, mais seulement à la sortie du dialogue national inclusif, dialogue national qui aura examiné et adopté toutes les réformes et propositions majeures du président de la République.

  • Dans le cadre de l’apaisement du front social, il sera organisé une conférence sociale dont l’objectif et la mise en commun et le traitement de l’ensemble des revendications des forces sociales, assortie également d’un moratoire de (9) neuf mois dans l’exercice du droit de grève dans le secteur privé que public. Ce travail qui a pour objectif une refondation du cadre légal et réglementaire du monde du travail, de l’amélioration de la rémunération sans jamais mettre en cause les droits déjà acquis.

A ces nombreux points d’accord, ci-dessus, issus de la compilation des deux projets d’accord politique de l’opposition et de la majorité, subsistent encore quelques points de blocages, qui devront être réglés définitivement et de façon urgente dans la journée d’aujourd’hui.

Il s’agit entre autre :

  • De la référence faite au programme présidentiel « notre grand MALI avance », qui a été un échec sur tous les plans.

Ce programme, même étant celui d’un président en quête de légitimité, ne saurait être le document de travail de référence d’un tel gouvernement. Il convient alors de mettre l’accent sur les priorités du moment décrites dans l’article 3 que de s’accrocher à l’intitulé d’un programme en déphasage avec les aspirations des populations.

  • Cet accord politique (article 9) souhaite que les signataires réaffirment leurs engagements de la mise en œuvre scrupuleuse de l’accord pour la paix et la réconciliation signé le 15 juin 2015.

À l’analyse, si quatre ans après sa signature, le fameux accord n’arrive toujours pas à être mis en œuvre, c’est que de sérieux problèmes subsistent quant à son appropriation au niveau national. Le bon sens voudrait dès lors, travailler avec intelligence et discernement à son appropriation par les populations qui doivent être, en réalité, les vrais acteurs et les vrais bénéficiaires de son application.

  • Initialement, l’accord politique est un document politique entre le président de la république et l’ensemble de la classe politique, or, le présent projet le résume à un accord de ce dernier avec le premier ministre. Il convient alors d’ajouter un article qui stipule que le Président de la république souscrit entièrement au présent accord et s’engage à veiller à sa mise en œuvre.
  • Pour donner une dimension internationale, gage de bonne foi, le présent accord devra être paraphé, également, par la communauté internationale à travers la Minusma, l’Union africaine et la société civile malienne.

Aussi, il est évident que l’opposition « joue gros » en composant avec ce régime à qui on peut, difficilement, faire confiance. Il est aussi évident que l’avenir du pays est en jeu et que les équilibres du pays sont menacés,

C’est pourquoi :

  1. Le gouvernement de Boubou CISSE ne se fera pas avec l’ensemble de l’opposition politique. L’URD de Soumaila CISSE qui n’a aucun intérêt à risquer son statut de chef fil de l’opposition pour des strapontins ne rentrera, certainement, pas dans le gouvernement même s’il signera l’accord politique pour prendre part aux réformes politiques et institutionnelles.

Cette non-participation de L’ URD et de Soumaila CISSE, présente un double avantage, celui d’abord de ne pas laisser le rôle de chef de fil à un micro parti parti extra parlementaire fragilisant l’opposition politique, et aussi, à Soumaila de garder son statut interlocuteur privilégié du pouvoir et de la communauté internationale sur la vie de la nation .

Dès lors, l’URD pourrait siéger dans le comité de suivi de l’accord politique, pour faire passer ses propositions de réformes, notamment sur la révision de la loi électorale et l’organisation des législatives.

En somme, ces cas de figure offrent plus de garanties pour une sortie de crise, car il y aura toujours cette arrière garde surtout avec face à des interlocuteurs hybrides.

  • Nulle part dans le document, il n’est fait mention de la réforme du code électoral et de l’organisation des élections prochaines législatives, il serait souhaitable, pour crédibiliser les scrutins au Mali, d’arriver à la création de ce fameux organe unique de gestion du processus électoral en république du Mali.

Tout compte fait, la mise en place du gouvernement Boubou CISSE ne rencontre désormais que de blocages mineurs qui pourront vite être réglés dans la journée si les principaux acteurs sont de bonne foi.

Le président voyageant mercredi, on peut dire que la liste du gouvernement Boubou CISSE est imminente.

Étienne Fakaba SISSOKO

Le Pays

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