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Election du président du Haut Conseil islamique : Chérif Ousmane Madani Haïdara élu sine consensu

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Le Haut Conseil islamique du Mali (HCIM) a tenu son 3e congrès ordinaire, les 20 et 21 avril 2019, au Centre International de Conférence de Bamako où l’ouverture desdits assises a drainé du beau monde dont le président IBK et son ministre Religieux et des Cultes. L’éclat de l’événement a été également rehaussé par de nombreux leaders religieux ainsi que par la mobilisation de plusieurs milliers de fidèles au nombre desquels les délégués massivement venus de l’intérieur du pays.

Alors qu’on s’attendait à un match serré entre les candidats en lice pour le poste de la présidence de la nouvelle machine dirigeante du HCIM, Chérif Ousmane Madani Haïdara en est devenu le président par consensus. Ses concurrents, notamment le président de l’ONG Al Farouk, Cheick Ibrahima Kontao, Cheick Soufi Bilal Diallo, Daha Kounta et Moussa Boubacar Bah de Sabati 2012, se sont spectaculairement retirés à son profit pour se positionner aux postes de vice-présidents soit à la tête de commissions spécialisées.

Ainsi, à 64 ans, Chérif Ousmane Madani Haïdara, candidat à son insu, selon lui, remplace Mahmoud Dicko et conduira désormais une nouvelle équipe ayant fait de la paix au Mali  son cheval de bataille sera le retour de la paix au Mali.

Rattrapé par l’histoire pour jadis déclaré n’être pas intéressé par la présidence d’un Conseil qu’il jugeait instrumentalisé par les politiques et moins important que son mouvement religieux «Ançar Dine», le nouveau président s’est confondu dans les explications en indiquant n’avoir «jamais demandé à être président du HCIM, ni hier, ni aujourd’hui» et qu’il en a été forcé par des admirateurs ayant constitué et déposé ses dossiers à son insu. Comme quoi, il serait un président sine consensu.  Une décision qu’il aurait finalement accepté au nom  de l’unité et de la paix et après mûre réflexion a-t-il expliqué non sans présenter des excuses devant ses adeptes pour rectifier une de ses vieille déclaration.

Conscient apparemment des enjeux et du défi de rassembler le monde musulman malien fortement divisé, il a soutenu qu’il n’y a aucune guerre entre nous leaders religieux ». Pour son quinquennat, le nouveau président a l’intention de se consacrer à la paix et à l’unité tant réclamées par ses concitoyens et que les autorités politiques peinent à restaurer depuis six ans.

Le président IBK, en quête d’opportunités pour briser la glace qui s’est installée entre lui et ses amis religieux, en a profité pour lancer un appel du pied au président sortant du HCIM, Mahmoud Dicko et probablement pour atteindre l’autre Chérif basé Nioro. « Vous avez accompli pleinement et dignement votre mission à la tête de cette faîtière des musulmans. Vous avez su assurer avec brio l’interface et la représentation ici au Mali comme à l’extérieur du Mali », a-t-il témoigné, en qualifiant le président sortant de « grand leader » avant de lui lancer ceci : « Président sortant, vous restez un frère, malgré les divergences qui peuvent arriver, malgré nos fâcheries d’hommes. Nous serons appelés à cheminer ensemble, à nous supporter l’un et l’autre pour le temps qui nous reste ici-bas et je suis heureux et fier d’être votre frère ».

A peine installé, par ailleurs, la nouvelle équipe conduite par le Cherif des Ançars est l’objet d’une contestation de taille, qui pourrait menacer l’avenir du Haut Conseil islamique du Mali. En effet, lors d’une conférence de presse, le 18 avril, au siège du HCIM, Issa Kaou N’Djim, le porte-parole de Dicko, a déclaré que les adeptes de son mentor et du Chérif de Nioro «ne reconnaîtront pas le nouveau bureau qui sera mis en place à l’issue du 3ème congrès ordinaire, à cause de la qualité des candidats en lice. Le comportement antérieur de ceux-ci, caractérisé par leurs prises de positions, explique-t-il, serait à la base de cette désolidarisation. Et comme pour atténuer la légitimité et le leadership du natif de Tamani (région de Ségou) et de son nouveau bureau, le porte-parole du président sortant a laissé entendre au sortir du congrès qu’il est impossible de bâtir une faîtière religieuse digne de ce nom sans une représentativité de l’imam Dicko. Il y a donc lieu de craindre la création d’un mouvement parallèle concurrent du HCIM par son poids sur l’échiquier religieux et politique du pays.

Amidou Keita

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