Les chefs d’Etat de la région sahélienne ont été rejoints autour de la table par la chancelière allemande. La participation d’Angela Merkel suscite des espoirs quant aux appuis dont l’organisation a besoin pour réaliser ses ambitions
Ouagadougou a accueilli hier un sommet extraordinaire du G5 Sahel, auquel a participé le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta qui est arrivé dans la capitale burkinabé dans la matinée. Les cinq chefs d’Etat de l’organisation ont été rejoints autour de la table par la chancelière allemande, Angela Merkel, en tournée dans le Sahel. La dirigeante allemande doit rendre visite à Gao aux soldats de son pays présents dans notre pays dans le cadre la MINUSMA. Après le Burkina Faso, elle se rendra au Niger.
Comme on s’en doutait, la rencontre d’hier était consacrée à l’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les échanges ont également porté sur la problématique du développement dans les pays du G5 Sahel.
Rappelons que ces pays affichent l’ambition de faire du Sahel un espace intégré de développement et de sécurité malgré les vicissitudes liées à l’insécurité. Ce sommet extraordinaire ne pouvait pas mieux tomber, puisqu’il semble dicter par l’actualité sous-régionale. Ces derniers mois ont en effet été particulièrement sombres au Mali et au Burkina Faso, avec la recrudescence des attaques terroristes qui ont occasionné de considérables pertes en vies humaines. Preuve que la pieuvre terroriste est loin d’être vaincue. Pis, à ce mal, se sont greffés des conflits communautaires qui mettent en mal le vivre-ensemble des communautés locales. L’espace Sahel se trouve également confronté à des défis liés aux migrations, à la criminalité transfrontalière, à la dégradation de l’environnement et au problème du sous-développement.
Autant de défis auxquels le G5 Sahel doit urgemment apporter des réponses. Ainsi, ce sommet extraordinaire revêt une importance capitale pour donner un nouveau souffle à l’organisation. Aujourd’hui, l’une des priorités des chefs d’Etat est d’aller rapidement à une pleine opérationnalisation de la Force militaire conjointe, une force spéciale de nouvelle génération plus adaptée aux défis sécuritaires multiples. Seulement voilà : cette ambition est en butte au manque de financement. L’appui d’Angela Merkel est donc attendu sur ce volet, mais également par rapport au financement des actions prévues dans le Programme d’investissement prioritaire. Nul besoin de rappeler que les actions militaires et celles de développement se soutiennent mutuellement et doivent donc progresser en parallèle.
En tout cas, des espoirs sont fondés sur ce sommet. Et la participation d’Angela Merkel est perçue comme signe de l’intérêt qu’accorde son pays à la situation d’ensemble du Sahel.
Le G5 procède d’une volonté, celle de conjuguer les efforts pour faire face de manière groupée et coordonnée aux problèmes majeurs qui peuvent notamment préoccuper plusieurs pays aux réalités proches.
Il a été créé à Nouakchott le 16 février 2014 par cinq chefs d’Etat, soucieux de trouver plus rapidement des solutions aux problèmes sécuritaires afin de booster le développement de la région du Sahel. Depuis, plusieurs étapes ont permis de matérialiser progressivement l’existence de l’organisation et son implication dans l’écosystème sécuritaire et du développement dans la région du Sahel.
Envoyé spécial
Issa Dembélé
Essor