Parmi les partenaires rassurants dans la lutte implacable contre le terrorisme au Mali et dans le Sahel demeure inéluctablement la Chancelière allemande, Angela Merkel. D’où sa présence aux côtés des Présidents du G5 Sahel au Sommet extraordinaire de Ouagadougou.
Un Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat des pays membres de la Force conjointe G5-Sahel s’est tenu hier, le jeudi 2 mai, à Ouagadougou, avec la participation de la chancelière allemande, Mme Angela Merkel, comme invitée d’honneur. La Force conjointe G5-Sahel dont la présidence pour l’année 2019 est assurée par le Burkina Faso, regroupe également le Mali, le Niger, le Tchad et la Mauritanie.
Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta a pris part audit Sommet extraordinaire, dans la salle polyvalente de la Présidence du Faso. IBK prend part à ce sommet ‘’à un moment où le Mali et le Burkina Faso subissent des attaques et attentats terroristes, en faisant également face en même temps a des conflits communautaires’’.
Au cours de ce Sommet, les cinq chefs d’Etat de l’Organisation régionale et leur hôte ont examiné la question de la lutte contre le terrorisme et l’opérationnalisation de cette force conjointe. Ils se sont penchés également sur la problématique du développement dans les pays du G5-Sahel qui affichent l’ambition de faire de cette Région un espace intégré de développement et de sécurité.
La Chancelière allemande, Mme Angela Merkel, a saisi l’occasion pour observer une séance de travail avec les Présidents des pays membres du G5 Sahel en vue de coordonner les actions dans le cadre de l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel et du soutien aux populations les plus touchées par le phénomène du terrorisme.
Un dîner entre la Chancelière allemande et les Chefs d’Etat du G5-Sahel a eu lieu en marge du sommet.
Allemagne, alliée stratégique du G5 Sahel
L’Allemagne est un allié stratégique pour le G5-Sahel dans sa politique de développement et de lutte contre le terrorisme. Le partenariat stratégique entre l’Allemagne et les pays du G5 est établi au double plan du développement et de la sécurité. Les forces armées allemandes sont présentes de façon croissante sur le terrain, dans l’espace G5 Sahel et dans notamment notre pays. L’implication allemande dans la constitution de la Force conjointe G5 Sahel aux côtés de la France atteste son engagement pour la stabilisation et la pacification de la Région. Dans ce cadre de partenariat, l’Allemagne a participé à l’équipement et à la rénovation du poste de commandement du camp du G5 Sahel installé au camp Bagagi, à Niamey (au Niger) et a équipé le collège de Défense du G5 Sahel, créé en février 2018. Son investissement dans le G5 Sahel couvre des infrastructures, des équipements et des sessions de formations et s’élève à un montant global de 48 millions d’euros.
Au-delà de son soutien direct au G5 Sahel, l’Allemagne œuvre aussi au renforcement des capacités de l’institution à travers l’Union Européenne, l’un des principaux Bailleurs du G5 Sahel, avec le partenariat politique, l’aide au développement et le soutien à la sécurité.
Mali et Allemagne pour toujours
L’engagement militaire de Berlin dans le cadre la MINUSMA arrive à terme en fin mai 2019, mais il sera immédiatement renouvelé grâce au leadership du Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Kéïta qui avait, lors de son déplacement à Berlin pour une visite de travail, s’est entretenu spécialement avec la Chancelière allemande Angela Merkel sur le dossier.
Au cours de cette séance de travail qui avait duré une heure d’horloge à la Chancellerie Allemande, le Président de la République avait salué l’engagement allemand au Mali et appelé son renforcement.
Le Président IBK avait également évoqué au cours des échanges avec Madame Angela Merkel, l’aide au développement qui doit contribuer à donner des perspectives aux populations locales (Berlin est actif dans le processus de décentralisation, l’Agriculture et l’approvisionnement en eau potable).
Participant à la réunion du G5-Sahel, le Président de la République avait profité de l’occasion pour encore une fois lancer un appel aux amis contributeurs du groupement sahélien, qui avaient fait l’annonce de concrétiser la force conjointe du G5 Sahel dans le besoin d’un système de financement pérenne pour être efficace dans l’endiguement de la menace terroriste.
La première intervention militaire de la République Fédérale d’Allemagne en Afrique de l’Ouest remonte à 2013 dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) puis de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA). Et, depuis lors, ses contingents dans la mission n’ont cessé d’augmenter, jusqu’à y devenir le contingent de soldats européens le plus important (avec 664 soldats en mars 2018).
L’Allemagne est également impliquée depuis 2013 dans la mission de formation de l’Union Européenne au Mali (EUTM-Mali), pour laquelle elle forme les Forces de sécurité maliennes. Elle y met à disposition une centaine de formateurs et d’ambulanciers. Les contingents de ces deux missions réunies constituent l’opération extérieure allemande la plus importante, devant la présence militaire allemande en Afghanistan.
Toujours dans notre pays, 140 Experts allemands sont engagés dans la mission d’assistance aux capacités de sécurité intérieure maliennes (EUCAP Sahel Mali) que l’Allemagne a dirigé de 2014 à 2017.
Pour rappel, le vendredi 8 février 2019, lors de sa visite de travail à Berlin, le Président de la République, profitant du déjeuner de travail et de la conférence de presse conjointe, à la Chancellerie de l’Ambassade du Mali, avec la Chancelière allemande Madame Angela Merkel, avait évoqué la question de coopération militaire, d’appui institutionnel et de soutien à la bonne gouvernance économique du pays.
IBK avait également mis un accent particulier sur l’amitié réelle et féconde entre la République du Mali et la République Fédérale d’Allemagne qui date de 1960. En conférence de presse conjointe, la Chancelière de la République Fédérale d’Allemagne et le Président de la République, Chef de l’Etat du Mali s’étaient dits ouverts à redéfinir la coopération bilatérale entre nos deux pays notamment dans les domaines de la Défense, de la Sécurité, de la Paix, de la Réconciliation nationale, de la migration, du G5-Sahel, de l’Agriculture et de l’investissement.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire