En mars 2015, la justice tchadienne a condamné sept ex-agents de la DDS, la police politique du régime Habré, pour « assassinat » et « torture ». Les condamnés doivent verser 75 milliards de francs CFA de dommages et intérêts aux quelques 7 000 victimes recensées, l’État tchadien devant prendre en charge la moitié de cette somme. Mais quatre ans après, la décision de justice n’est toujours pas effective, selon les victimes. Pour se faire entendre, elles ont organisé un sit-in devant le siège de leur association des victimes des crimes du régime d’Hissène Habré.
Le sit-in dure depuis deux semaines. Assis au bord de la route à Chagoua, banderoles à la main, une trentaine de victimes du régime d’Hissène Habré. Parmi elles, Mongarna Digimbaye.
« Mon père a été tué à l’époque. C’est un souvenir qui ne nous quitte pas du tout. Mais comme le gouvernement ferme les yeux, les oreilles, nous continuons toujours à lutter pour que le gouvernement répare nos droits. »
En mars 2015, la justice tchadienne a condamné à perpétuité sept ex-agents de la DDS. Ils doivent aussi verser, avec l’État tchadien, 75 milliards de francs CFA de dommages et intérêts. Une peine toujours pas appliquée selon Clément Abaifouta, le président de l’Association des victimes du régime Habré.
« Il n’est pas question que le Tchad se dérobe de sa responsabilité de réparer. C’est un droit que nous revendiquons. Ce n’est pas de la mendicité. Donc nous disons que quatre ans, c’est trop. Le gouvernement ne se décide ni à nous rencontrer ni à rencontrer nos avocats. On nous a toujours affiché un silence radio. »
De leur côté, les autorités affirment qu’une commission va être rapidement mise en place pour étudier le dossier.
RFI