Les députés allemands au Bundestag ont voté la prolongation de la participation de l’armée allemande aux deux missions internationales au Mali, la Minusma et l’EUTM.
Lutte contre le terrorisme
Rétablir la paix au Mali, stabiliser en luttant contre le terrorisme ou le banditisme et couper court à l’émigration massive. Voilà les grands objectifs des deux missions auxquelles participe la Bundeswehr.
La semaine dernière, la chancelière allemande a rendu visite aux troupes allemandes stationnées à Gao. Angela Merkel a plaidé pour une plus grande rapidité dans la réponse aux terroristes.
Son ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas, s’était lui aussi rendu au Mali quelques semaines auparavant, sur les lieux d’un attentat-suicide. A la mi-avril, il est intervenu devant les députés du Bundestag en brandissant le danger islamiste :
“Il est permis de se demander à quoi ressemblerait le Mali s’il n’y avait pas la Minusma : vraisemblablement des territoires sous contrôle des islamistes, la guerre civile et des centaines de milliers de réfugiés… ”
Les libéraux du FDP estiment que les progrès sont modestes, mais que ce sont des progrès quand même.
“Non” à la guerre
Seuls les deux groupes parlementaires à l’extrême-gauche (Die Linke) et à l’extrême-droite (AfD) de l’échiquier politique ont manifesté de nouveau leur opposition au maintien des soldats allemands au sein de la Minusma et de l’EUTM.
A gauche, Die Linke réclame une révision de la stratégie au Sahel et réclame moins de militaires pour davantage d’humanitaire, ainsi qu’un dialogue renforcé avec les différents acteurs sur le terrain.
Katrin Vogler l’a répété il y a peu dans l’hémicycle, en présence de Heiko Maas : “Pour cela, Monsieur Maas , vous auriez le soutien de la gauche. Mais jamais pour continuer dans cette logique de guerre.” Les Verts, eux, réclament de mettre les autorités maliennes davantage devant leurs responsabilités pour trouver une solution politique au conflit, une solution qui inclue aussi la société civile.
A l’extrême-droite, l’AfD souligne, par la voix de Lothar Maier, l’inefficacité des missions en place depuis cinq ans, dont la prolongation coûte cher aux pouvoirs publics allemands : 314 millions d’euros pour la Minusma et 41 millions pour l’EUTM, d’après des chiffres du gouvernement.
Atalante prolongée
Les députés ont aussi voté la prolongation de la participation allemande à la mission européenne Atalante. Actuellement, 80 soldats de la Bundeswehr font partie de cette mission qui lutte contre la piraterie maritime au large de la Somalie.
dw.com