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Bénin: installation sous haute tension sécuritaire de la nouvelle Assemblée

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Au Bénin, les 83 députés élus lors des législatives contestées du 28 avril ont officiellement pris leurs fonctions ce jeudi 16 mai au matin. Leur installation s’est passée sous haute surveillance dans la capitale, Porto-Novo. Tous les députés viennent uniquement du camp du président Patrice Talon, puisque toutes les listes qui représentaient les partis d’opposition ont elles été invalidées par la Commission électorale.

La cérémonie a eu lieu ce jeudi matin. Une installation sans aucune solennité. C’était une rentrée des classes sobre, entre élus et personnel parlementaire.

Le doyen d’âge, Wallis Zoumarou, a prononcé un discours dans lequel il a reconnu que le Bénin, modèle démocratique, a bravé des moments de peur et d’inquiétude. « Notre pays n’en a pas besoin », a-t-il dit, et il a plaidé pour le dialogue et l’apaisement.

Pas d’opposition

Les 83 élus appartiennent au camp de Patrice Talon. Aucune liste de l’opposition n’a été validée. Aucun opposant, donc, ne siègera au cours de cette 8e législature. C’est une première au Bénin depuis 1991. L’opposition ne reconnaît d’ailleurs pas ce Parlement, dont elle conteste la légitimité.

L’opposition ne reconnaitra pas cette Assemblée. Le peuple béninois lui-même ne reconnait pas cette Assemblée. Parce qu’elle n’est pas l’émanation de ce peuple. […] Vous allez à L’Assemblée nationale, c’est pratiquement un campement militaire. C’est tout ça qui nous rend tristes aujourd’hui, qui nous amène à penser que nous sommes en train de faire le deuil de la démocratie.

Donklam Abalo est le porte-parole de l’USL, le parti de Sebastien Ajavon

Les élus du pouvoir répondent qu’ils sont députés parce qu’ils ont respecté les lois de la République.

Il y a une erreur fondamentale de l’opposition, d’assimiler leurs désirs, leurs volontés, comme droit. Non ! On est dans un État de droit.

Pour Abraham Zinzindohoué, il fallait absolument installer cette Assemblée nationale et éviter le vide institutionnel.

Leur installation a été placée sous très haute surveillance. Trois corps ont été mobilisés pour cela Garde républicaine, para-commandos et CRS. Du jamais vu dans le pays. Le contrôle à l’entrée de l’hémicycle n’était pas loin de ce que l’on voit dans les aéroports internationaux, avec fouille des sacs à l’entrée et passage obligatoire sous un portique pour tout le monde.

C’est un jour noir pour notre démocratie.

Guy Mitokpè, secretaire général du parti Restaurer l’espoir

Après cette installation, Patrice Talon est attendu sur deux moments très politiques : un message à la nation qu’il délivre ce vendredi, puis la formation impérative d’un nouveau gouvernement.

RFI

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