La cité minière située à 160 kilomètres au nord de Conakry et où se trouve la première usine d’alumine en Afrique a été secouée par des violences, à la suite de manifestations réprimées.
Tout a commencé lundi matin 13 mai, quand près de deux cents femmes ont manifesté dans les rues de Fria pour demander le départ de la préfète, Gnalen Condé, qu’elles accusent – entre autres – de détournement de fonds et de favoritisme dans le recrutement des employés de l’usine d’alumine.
Déterminées, les femmes avaient établi leur QG dans l’enceinte de la préfecture où elles ont passé la nuit. Sauf que mardi en fin de journée, les forces de l’ordre ont cherché à les en déloger à coup de gaz lacrymogène. Selon des sources concordantes, les jeunes ont alors repris le flambeau et la protestation a viré aux affrontements.
Barricades, jets de pierre, pneus brûlés, arrestations. Leur colère était telle que, ce mercredi 15 mai, les jeunes ont forcé la porte principale de la prison centrale, entraînant l’évasion de trente-six détenus, d’après les autorités. Selon une source hospitalière, deux personnes ont été blessées par balles et une dizaine de blessées légères ont été recensées au cours de la semaine.
Il aura fallu l’intervention du général Siba Loholamou, gouverneur de Boké, et la libération des sept jeunes arrêtés pour que le calme revienne dans la ville. Depuis, les barricades ont été levées et les services de sécurité retirés. Des discussions ont par ailleurs été menées avec la population.
En juin 2018, madame la préfète avait déjà été conspuée pour mauvaise gestion et népotisme, à l’occasion d’une cérémonie officielle.
RFI