Le collectif des syndicats signataires du 15 octobre 2016 vient de trouver un compromis avec le gouvernement. Plusieurs points étaient sur la table de négociations. Mais les échecs successifs ayant fait planer de sérieuses incertitudes sur l’issue de l’année scolaire, le gouvernement a finalement consenti à relever le niveau des sacrifices au bénéfice des enseignants. Suite à l’accord ainsi intervenu, quel système le ministère de l’éducation va-t-il mettre en place pour sauver cette année scolaire 2018-2019 ?
Depuis la rentrée scolaire, les syndicats de l’Education et le gouvernement n’arrivaient pas à trouver un point d’accord autour du cahier de doléances déposé par les enseignants. D’où la série de grèves des syndicats de l’éducation qui ont fortement marqué l’actualité nationale ces derniers mois. Face à la situation, la majeure partie de la population s’inquiétait de l’avenir des élèves.
Rappelons que les points de discorde relevaient de l’octroi d’une prime de logement, de la relecture immédiate du décret n°529 P-RM du 21 juin 2013, portant allocation d’indemnités au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1, 2 et 3, de l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’Etat.
Selon plusieurs cadres du département de l’Education, des stratégies ont été développées pour pouvoir sauver l’année scolaire en cours. Il s’agit, d’une part, des programmes d’études condensés et des cours de rattrapage à l’endroit des classes d’examens. D’autre part, de répertorier les centres inaccessibles et rassembler les centres d’examens afin de palier à toutes les contraintes pendant la période d’hivernage.
Par ailleurs, ils affirment que les dates des examens seront repoussées vers fin juillet, début août, » dans les jours à venir nous communiquerons les nouvelles dates des examens« .
Pour les syndicats signataires du protocole d’accord du 15 octobre 2016, c’est un bon accord qui permet de sauver l’école malienne. Selon eux, leurs revendications sont satisfaites dans une large mesure avec une incidence financière avoisinant 25 milliards de FCFA.
Par ailleurs, les syndicats se disent prêts à adhérer au système de sauvetage de l’année, » si nous sommes associés et si c’est dans l’intérêt des enfants, nous allons accompagner le gouvernement« , soulignent-ils.
Quant à certains parents, qui nous ont livré leurs points de vue, après s’être réjouis de l’accord conclu entre les syndicats de l’enseignement et les autorités, ils ont toutefois indiqué que l’année ne peut être pas sauvée en fin mai pour les établissements publics, » c’est une façon d’organiser le passage en classe supérieure des écoles privées qui ont poursuivi normalement les cours pendant ces périodes de grève. L’Etat n’a aucun intérêt à bricoler cette année pour les écoles publiques« , ont-ils martelé.
Outre cette situation, ils invitent le gouvernement à revoir le système éducatif afin de mettre sur les rails l’Ecole malienne: « Beaucoup d’innovations tentées ces derniers temps de façon improvisée et hasardeuse ont contribué à baisser le niveau des écoles publiques. Le département de l’Education doit revoir le programme des établissements publics pour que l’école puisse retrouver le niveau tant demandé par la population« .
Abdoul DEMBELE
Source: l’Indépendant