Trois des cinq pays membres du G5 sahel font aujourd’hui l’objet d’attaques récurrentes de groupes djihadistes. Ces attaques ont lieu au nez et à la barbe des forces étrangères et de la force conjointe des pays du Sahel. A ces structures, s’ajoutent les armées nationales de chacun des pays attaqués. Cache-t-on la réalité des choses aux peuples ? A quoi servent toutes ces forces si leur présence n’a pas d’impact sur la paix et la stabilité des pays en proie au djihadisme ?
Le Niger, le Mali et le Burkina Faso, trois pays pauvres et enclavés au milieu du Sahel sont devenus des cibles privilégiées des terroristes qui y sèment la désolation et le chaos. Le hic est que ces attaques sont menées en présence des nombreuses forces étrangères venues officiellement combattre le terrorisme. Ni la MINUSMA avec ses 14000 hommes, ni les forces françaises Barkhane avec ses 3000 hommes encore moins le G5 Sahel avec ses 5000 combattants, sur papier, ne sont parvenues à éradiquer le fléau djihadiste dans la bande sahélo-saharienne. Comment pourrait-on comprendre qu’en dépit des moyens colossaux en équipements et en ressources humaines et financières dont disposent les forces étrangères, qu’elles n’arrivent pas à faire changer la peur de camp. Leur présence obéit-elle à d’autres agendas ou bien c’est pour combattre le terrorisme ? Cette question a tout son sens quand on sait que l’une des expressions les plus chères aux autorités françaises est celle de dire que la France n’a pas d’amis, mais qu’elle n’a que des intérêts. Beaucoup d’observateurs ont le sentiment que cette situation est voulue et bien entretenue par les puissances occidentales. Elles jouent aux pompiers pyromanes, sinon leur souhait est de maintenir la situation comme telle.
Aujourd’hui, nombreux sont les peuples de ces différents pays victimes du terrorisme, qui s’interrogent sur la nécessité de la présence des forces étrangères sur leurs territoires. Ils sont d’autant plus sidérés de voir que ce sont leurs parents qui paient le prix fort. Ils n’ont d’autre slogan que de demander aux forces étrangères de dégager. Des voix commencent à s’élever pour demander que les forces étrangères s’en aillent, mais aussi pour exiger la prise en mains de notre destin par nous-mêmes. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir si en demandant aux forces étrangères de s’en aller, est-ce que nos pays sont à mesure d’assurer la sécurité de nos territoires et des personnes et biens qui s’y trouvent ? Tous les Etats du G5 Sahel sont très vulnérables, voire faibles, face au péril djihadiste, sinon ils auraient pu financer le G5 Sahel.
En définitive, les pays du G5 Sahel sont loin de sortir de l’auberge. De la mal gouvernance avec ses corollaires de corruption, de pauvreté, à la totale dépendance à l’ancienne puissance coloniale, le terrorisme semble bien avoir de beaux jours devant lui.
Youssouf Sissoko
Inf@Sept