Le départ de Soumeylou Boubèye Maiga de la Primature avait fait naitre un grand espoir chez les tisserands qui rêvaient de récupérer ce qui leur revient de droit. Il s’agissait de la Primature et plusieurs ministères régaliens. Ils ont fini par être déçus et avec eux la presque totalité des partis de la Mouvance présidence. L’espoir des partis de l’EPM est allé à vau-l’eau après la composition du gouvernement Boubou Cissé. Maintenant, c’est le sauve qui peut pour une nouvelle destination. L’UDD de Tiéman Hubert Coulibaly et l’APR d’Oumar Ibrahim Touré emboiteraient le pas à Mme Assétou Sangaré qui a pris la tangente. La « short list » de départ de l’EPM commence à se remplir. Sont-ils frustrés de n’avoir pas fait partie du nouveau gouvernement ? Est-ce le début de la fin de la Mouvance présidentielle ?
Rien ne va plus au sein de la Mouvance présidentielle après la composition du gouvernement dirigé par Boubou Cissé. Le mur du grand rassemblement commence à se fissurer. Mme Assétou Sangaré, la Présidente du parti pour le Renouveau et le Développement, PRD, a donné le ton en claquant la porte de l’EPM. Elle serait bientôt suivie par d’autres. Et pourtant, la première grande victime de ce qui s’apparente à un complot contre la Mouvance Présidentielle a été le parti majoritaire, le RPM, qui au-delà du fait d’être privé du poste de Premier ministre, a été également lésé, en termes de responsabilités et des postes ministériels dans le nouveau gouvernement.
Bocari Tréta et ses camarades ont vu leur combat héroïque contre SBM détourner à des fins politiques et claniques par d’autres. Ils ont été mis devant le fait accompli et ont accepté malgré eux-mêmes au nom de la paix et de la stabilité. Tel ne semble pas être le cas de ces partis politiques comme l’Union pour la Démocratie et le Développement, UDD, et l’Alliance pour la République, APR. Ces deux formations politiques, selon des sources concordantes, seraient sur le point de quitter le navire présidentiel pour une autre destination. Ils seraient désormais attendus du côté de l’opposition et seraient dans la logique de créer un vaste front avec Me Mountaga Tall et Choguel Kokalla Maiga pour non seulement s’opposer à la révision constitutionnelle, mais aussi et surtout, s’ériger en force alternative à la politique actuelle.
Pourquoi Tiéman Hubert Coulibaly et Oumar Ibrahim Touré veulent quitter la Mouvance Présidentielle pour l’Opposition ? Leur décision serait motivée par le mépris dont ils se disent être l’objet de la part du Président de la République alors qu’ils font partie de ceux qui avaient pris fait et cause pour IBK depuis 2013. Cet argument tient-il debout quand on sait que tous ces deux leaders ont été des ministres sous IBK ? Ils sont simplement mécontents du fait qu’ils n’ont pas été pris dans le gouvernement de Boubou Cissé. Où est la conviction chez les hommes politiques maliens ? Par ce probable départ de la Mouvance présidentielle, Tiéman Hubert Coulibaly et Oumar Ibrahim Touré viennent de prouver qu’au Mali l’appartenance à une mouvance est fonction de l’intérêt personnel à préserver.
En somme, s’il faut plaindre IBK de n’avoir pas tenu toutes ses promesses politiques surtout vis-à-vis de sa propre formation politique, il faut reconnaître aussi que les hommes politiques maliens deviennent de plus en plus versatiles. Sinon, ces deux anciens ministres qui sont sur le point de quitter le bateau Mali sous la conduite d’IBK réfléchiront mille fois avant de poser leur acte.
Youssouf Sissoko
Inf@Sept