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Inondations de Bamako : IBK renvoie les Maires devant leurs responsabilités

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Tout en engageant l’Etat à assumer ses responsabilités à la suite des sinistres des inondations du jeudi 16 mai 2019 à Bamako, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a mis les élus municipaux face à leurs responsabilités. «Nous n’arrêterons plus de le dire, nous le rappelons encore, ce n’est pas la cupidité qui doit être la gagnante dans cette affaire-là, il faut qu’elle recule, il faut que l’on pense à sauver la vie des gens dans ce pays de plus en plus, de mieux en mieux », a averti IBK.

Après les dramatiques inondations survenues, le 16 mai 2019, qui a fait au moins une vingtaine de morts et des maisons détruites à travers le District de Bamako, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a rendu visite aux populations sinistrées de Niamakoro Dougoukôrô dans la matinée du samedi 18 mai 2019. Le Président de la République était accompagné du Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Général de Brigade Salif Traoré ; du Ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Hamadoun Konaté et des cadres du service social de la Commune V et de la Direction régionale de Bamako, de la Commissaire de police du 10e Arrondissement, du Directeur régional de la Protection Civile et du Directeur national des services de la Météorologie.

Il fut l’occasion pour IBK de s’entretenir au moins une demi-heure avec les populations. C’est un Chef d’Etat très ému et affecté par ce qu’il venait de voir sur place et en face de ses compatriotes victimes de ces inondations.

« Les lits d’écoulement des rivières et des fleuves, tout doucement ont été occupés, et on y a construit, en dur, en béton, en oubliant qu’en le faisant on expose les plus fragiles alentours. C’est ce que je vois ici, aujourd’hui. Certains sous-bassement en béton ont résisté, mais l’eau s’est déversée vers où ? Vers les zones de pauvreté et de fragilité et qui ont payé le prix fort », a constaté le Président de la République qui ajouta : «C’est une scène apocalyptique, elle est très dure».

Face à cette épreuve douloureuse de la nature, le Chef de l’Etat a eu à rappeler certaines règles liées à la Politique nationale de protection environnementale. Au nombre d’exemples, il cite la protection contre la sécheresse et contre certains  fléaux tels que les inondations.

«Tous ces enfants qui sont morts, toutes ces femmes qui sont mortes, il y a une grande part de responsabilité humaine. Nous sommes tous coupables, non d’avoir dit, mais n’avoir pas sanctionné », a reconnu IBK.

Cette désastreuse mésaventure est aussi la conséquence de la cupidité des élus municipaux qui se livrent à outrance à la spéculation foncière. Le Président IBK a rappelé aux élus municipaux leur devoir qui n’est pas seulement la distribution de lots à usage d’habitation, mais également la protection des populations.

«Nous n’arrêterons plus de le dire, nous vous le rappelons encore, ce n’est pas la cupidité qui doit être la gagnante dans cette affaire -là, il faut qu’elle recule, il faut que l’on pense à sauver la vie des gens dans ce pays de plus en plus, de mieux en mieux », a-t-il averti ouvertement.

 Quant à ces zones d’occupation sauvage dont on a vu les dégâts et dans un temps d’hivernage qui s’approche (car, cette année les pluies s’annoncent assez fortes), le Chef de l’Etat a exigé que dès maintenant soient prises  des mesures idoines de prévention, d’anticipation pour protéger les vies des hommes et des femmes, et même celles des bêtes et notre environnement, nos biens.

Et le Chef de l’Etat de regretter de nouveau ce sinistre : «Des vies consacrées à réunir un minimum ont été saccagées en deux vagues. Les gens ont perdu tous leurs biens, sont aujourd’hui très démunis. Tout geste qu’on peut faire est dérisoire, juste consoler un peu, panser légèrement les plaies ».

Nécessité du civisme

 Selon le Président de la République, l’effort vigoureux doit venir par des décisions vigoureuses du Gouvernement en matière d’urbanisation et de protection de l’environnement. Car, « il est temps que le civisme reprenne ses droits, il est temps, grand temps que la discipline républicaine revienne. Cela peut protéger, cela peut sauver des vies. On l’a vu ici à Niamakoro. Je repars  certainement plus déterminé que jamais à engager l’Etat à assumer ses responsabilités».

IBK dit «engager les élus municipaux à être de la partie , à ne plus penser que tout doit revenir à l’Etat , qu’en les lieux où ils ont été élus pour gérer les cités , ils gèrent les cités au mieux des intérêts des populations, en les préservant , en pensant à ces populations-là, à leurs vies et non pas à l’argent, qu’on ait un peu pitié de ce Peuple-là’’.

Cyril ADOHOUN

L’Observatoire

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