Les enseignants et les élèves ont repris le chemin de l’école après cinq mois de combats pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. C’est suite à un accord a minima, signé entre le gouvernement et les syndicats signataires du 15 octobre, que les enseignants ont finalement accepté de regagner les classes. Tout ça, pour ça, s’interroge-t-on ? Pourquoi attendre que l’année soit beige ou blanc-sale pour parer au plus pressé ? Le gouvernement aurait dû faire ces propositions depuis belle lurette pour éviter cette grève à longue durée et aux conséquences très graves sur l’avenir de toute une génération. Il a fallu que l’année soit menacée pour que les autorités mesurent la gravité de la situation et toutes les conséquences. C’est à seulement moins de deux mois de la fin de l‘année scolaire que le gouvernement consent à accorder une indemnité de logement de vingt mille francs à tous les enseignants du secondaire, du fondamental, et du préscolaire, applicable en deux tranches, la première est prévue pour janvier 2020 et la deuxième tranche en 2021. En plus de cette indemnité de logement, le gouvernement a promis également aux grévistes une prime de documentation de soixante mille francs CFA pour la catégorie A, quarante pour la catégorie B et trente mille pour la catégorie C.
Pour rappel, il ne s’agit jusque-là que d’une promesse. Il est bon de donner cette précision car entre la promesse du gouvernement IBK et la réalisation, le fossé est souvent très grand. D’ailleurs, contacté par nos soins, l’un des membres du Bureau de la Synergie, autre appellation du collectif des syndicats des enseignants, avait laissé entendre qu’ils ne désarmeront jamais tant qu’ils ne voient pas les prémices d’une exécution des points inscrits dans l’accord. Dès le mois d’octobre prochain, « si rien n’est fait, nous allons reprendre nos mouvements », a-t- Il martelé.
Aujourd’hui, la question qui est sur toutes les lèvres, est celle de savoir comment sauver cette année scolaire surtout que l’hivernage s’est déjà annoncé plutôt que prévu ? En attendant l’arrêté ministériel indiquant la voie à suivre, les élèves du public, médusés, reprennent timidement les cours. Quant aux enseignants, ils essaient d’honorer leur engagement de sauver l’année au nom du Mali des filles et des fils du pays, même s’ils ont la ferme conviction que l’année est pédagogiquement finie. Les enseignants sont désormais en train de remplir leur part du contrat en prenant à témoin l’opinion nationale et internationale. La balle est désormais dans le camp du gouvernement
En définitive, voici une énième erreur d’appréciation des autorités maliennes ; qui, au lieu d’anticiper, ont toujours laissé les situations les plus simples pourrir pour ensuite jouer aux sapeurs-pompiers.
Youssouf Sissoko
Inf@Sept